Dès l'origine, nous avons eu conscience que le projet que nous portions, parce qu'il rompait avec l'existant, soulevait des interrogations légitimes. C'est pourquoi nous avons saisi très en amont la Commission nationale du débat public afin d'organiser un débat public dans un cadre démocratique et ainsi de permettre à toutes les parties prenantes de s'exprimer.
Premier aspect à susciter l'interrogation, nous venons développer un projet sur un territoire aujourd'hui non urbanisé. Or, comme vous le savez, c'est la puissance publique – et en l'occurrence, la région Île-de-France – qui décide de l'affectation des sols. C'est elle qui a voté en octobre 2013, réitérant sa décision de septembre 2008, l'urbanisation de 300 hectares du triangle de Gonesse sous réserve de l'arrivée des transports en commun sur le site. Or, cette arrivée ne fait aucun doute puisque le Premier ministre, dans une communication en Conseil des Ministres le 9 juillet dernier, a annoncé l'accélération du calendrier de la ligne 17, allant de Pleyel à Roissy en passant par le triangle de Gonesse. Si la question de l'urbanisation de ce territoire se pose, ce n'est pas nous – qui ne sommes pas propriétaires d'un seul mètre carré de terrain et qui nous inscrivons dans une opération publique d'aménagement – qui pouvons y répondre mais ceux qui l'ont décidée. Les villes concernées par ce projet d'aménagement sont celles de Garges-lès-Gonesse, Sarcelles, Villiers-le-Bel, Drancy et Sevran – territoires qui connaissent des difficultés sociales importantes et dont la région a choisi de favoriser le développement économique. Dans le cadre du débat public à venir, ce sont donc les représentants de l'État et de la région qui pourraient répondre à cette première interrogation.
S'agissant des questions d'environnement et de développement durable, la taille de notre projet est un atout qui nous permet de recourir à des technologies innovantes. Car, de même que nous réfléchissons à l'évolution de nos modes de vie, nous travaillons sur l'impact environnemental d'un tel projet. Aujourd'hui, nous sommes en mesure d'affirmer que l'ensemble de l'énergie nécessaire à celui-ci sera produite sur place et que la totalité des besoins en eau non potable sera couverte grâce à la récolte et au recyclage des eaux pluviales dans une usine d'épuration incluse dans le projet. Ce dernier est donc exemplaire du point de vue environnemental.
En outre, dans la mesure où le développement durable n'inclut pas seulement l'environnement, mais aussi la responsabilité sociale et économique, sachez que notre projet est créateur de 11 500 emplois directs. Nous travaillons aussi aujourd'hui avec la chambre de commerce et d'industrie de la région Île-de-France afin d'instituer les dispositifs de formation qui permettront de préparer les habitants de la Seine-Saint-Denis et du Val-d'Oise aux emplois que nous créerons. Notre objectif est de pouvoir assumer notre responsabilité en matière de développement durable et présenter un projet exemplaire du point de vue environnemental, social et économique.
Enfin, notre projet présente une dimension de centralité : ce lieu sera ouvert à tous les publics et librement accessible alors que le territoire est aujourd'hui morcelé, d'une part, par la présence des aéroports du Bourget et de Roissy et par les zones logistiques et, d'autre part, parce que les grands ensembles ne constituent pas une ville. Les habitants du nord-est de l'Île-de-France, les Franciliens et les touristes pourront ainsi se retrouver ensemble en un même lieu.