Monsieur le Premier ministre, au mois d’août 1944, la ville de Varsovie s’était soulevée contre l’occupant nazi, sous les yeux impassibles de l’Armée rouge, dont l’élan a été sciemment stoppé par Joseph Staline afin de donner le temps aux Allemands d’écraser la résistance nationale polonaise. La répression fit près de 200 000 morts et blessés.
Aujourd’hui, la ville kurde de Kobané, située en Syrie, est assiégée depuis quelques semaines. Progressivement, elle est investie par les forces fanatisées de Daech, et l’on peut préjuger que les massacres vont s’amplifier avec la chute vraisemblable de cette cité malgré les 2000 frappes de l’aviation alliée, principalement américaine.
Tout cela se déroule sous l’oeil impavide de l’armée turque qui, l’arme au pied, empêche l’acheminement des renforts kurdes et attend sans états d’âme l’issue de cette tragédie fatale. Sans doute fallait-il que les Kurdes périssent, et tout a été fait pour qu’il en soit ainsi.
Monsieur le Premier ministre, pourriez-vous nous donner des précisions sur les motivations qui justifient l’immobilisme passablement monstrueux de l’armée turque, et sur ses rapports antérieurs avec les djihadistes de Daech ? Pensez-vous que nous puissions continuer à négocier une adhésion de la Turquie à l’Union européenne