Monsieur le président, monsieur le président de la commission des finances, madame la rapporteure générale, monsieur le ministre, mesdames et messieurs les députés, je reviendrai tout d’abord sur un constat : celui de la gravité de la situation économique et budgétaire.
Le projet de loi de finances pour 2015 et le projet de loi de programmation dont vous commencez l’examen marque la moitié de la législature. Avec le recul de ces deux premières années, nous pouvons dire que nous avons la responsabilité d’assumer une situation économique et budgétaire qu’aucun gouvernement ni aucune majorité n’a sans doute affronté depuis plusieurs décennies : une situation de croissance faible et d’inflation très basse, qui fait peser un risque de déflation et de déséquilibres budgétaires et commerciaux rendant le pays dépendant de financements extérieurs.
Il y a eu un événement déclencheur : la crise de la zone euro. Sans entrer dans les causes de cette crise, qui sont multiples, je me contenterai d’en souligner les conséquences, qui sont des tensions très fortes sur le refinancement de plusieurs États de la zone euro, la mise en place de plans d’ajustement budgétaire drastiques dans ces pays, qui ont traversé des récessions profondes et, en conséquence, l’assèchement d’une part importante de débouchés commerciaux.
Cependant, cette crise n’aurait sans doute pas eu l’impact profond que nous constatons aujourd’hui si les réformes nécessaires avaient été accomplies entre 2002 et 2012.