… – je ne le ferai qu’une seule fois – en lieu et place de réformes sérieuses et profondes.
La trajectoire proposée est simplement inconsistante : la réduction du déficit, qui était de 2,1 % dans la trajectoire précédente, est aujourd’hui de 0,6 % pour les trois premières années. Ensuite, à partir de 2017, c’est-à-dire aux calendes grecques, on fait tout à coup beaucoup d’efforts. Qui peut y croire ? Pas les Français, en tout cas.
On peut également se demander si les événements vous empêchent d’agir autrement. Je ne le pense pas, et cela vaut d’être débattu. Le scénario qui consiste à ne pas lutter contre les déficits est-il le meilleur pour provoquer la croissance ? Je ne le crois pas. Si c’était le cas, nous connaîtrions aujourd’hui une croissance extrêmement forte. Vous soutenez que le contrôle de la dépense serait récessif, creuserait encore la récession, ce qui n’a aucun sens.
Beaucoup de pays ont déjà réalisé les efforts les plus significatifs et conduit des réformes majeures. La plupart d’entre eux ont renoué avec la croissance. À cet égard, M. Michel Sapin a fait quelques erreurs lorsqu’il s’est exprimé au sujet des autres pays qui, pour la plupart, vont mieux que nous. Le fait qu’il soit demandé aux petits pays de faire un effort exonère-t-il les grands pays d’en fournir un ? Bien sûr que non !
C’est notre incapacité à respecter nos engagements qui entrave l’Europe, et non le contraire.