Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du 14 octobre 2014 à 21h45
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Il est vrai que le contexte est fragile et incertain. L’avis du Haut conseil des finances publiques sur ce point est clair : celui-ci considère que les hypothèses sur lesquelles repose le scénario retenu dans la loi de programmation des finances publiques sont trop favorables sur l’environnement international et sur l’investissement, et qu’elles sont trop optimistes dans le projet de loi de finances. Cela étant dit, les hypothèses pour 2015 sont aussi prudentes que possible pour un gouvernement – 1 % de croissance, 0,7 % de consommation, 0,9 % d’investissement, inflation faible – et le Haut conseil me paraît un peu sévère. Si un gouvernement ne peut plus être optimiste, on se demande qui peut l’être. J’aurais donc tendance à être moins sévère que le Haut conseil à ce sujet.

Un certain nombre de nuages assombrissent néanmoins l’optimisme du Gouvernement. Je pense en particulier au ralentissement de l’Allemagne. Si la France affichait les mêmes résultats que son voisin, nous serions d’ailleurs plutôt euphoriques : pas de déficit, 1,3 % ou 1,4 % de croissance, un taux de chômage extrêmement faible. Pour autant, l’économie allemande ralentit, ce qui constitue une source d’inquiétude supplémentaire pour notre pays, compte tenu de ce qui relie nos deux économies.

Au-delà de ce contexte fragile et incertain, probablement jugé un peu sévèrement par le Haut conseil, ce budget est surtout ultra-déficitaire et la réforme en est absente.

La chronique 2013-2015 est tout de même assez effrayante : le déficit ne baisse plus, il augmente. M. Sapin expliquait tout à l’heure que le but poursuivi par le Gouvernement était la consolidation budgétaire, mais ce qu’on constate c’est la consolidation du déficit budgétaire.

Le déficit de 2014 est plus élevé que celui de 2013 ; Dieu sait que vous ne vous y attendiez pas. L’expérience des deux années précédentes montre que le déficit de 2015 est sujet à caution. Les risques conjoncturels, l’ambiance économique générale, le flou dans les dépenses, les risques de l’exécution : tout porte à penser que le déficit sera supérieur à celui que vous annoncez aujourd’hui, et qu’il dépassera probablement 4,5 %.

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