Quelle est l’exacte vérité ? Elle repose sur un double langage. Vous dites à l’opinion publique française qu’il n’y a pas d’austérité – dormez tranquilles ! –, qu’on ne baisse pas le nombre de fonctionnaires, qu’on continue à dépenser, qu’on ne réduit pas le déficit pour éviter d’asphyxier la croissance qui pourrait renaître, et même qu’on baisse les impôts. Et, à l’extérieur, devant la Commission européenne, devant nos partenaires européens, vous déclarez engager un effort sans précédent, historique, lancer des réformes comme jamais il n’y en a eu, allant même jusqu’à modifier l’indemnisation du chômage, et attaquer de front l’excès de dépense publique.
Il existe donc un discours de l’intérieur et un discours de l’extérieur. Le problème c’est que l’intérieur retient ce que vous dites à l’extérieur, et que l’extérieur retient ce que vous dites à l’intérieur. La confiance en France et la crédibilité de la France sont ainsi toutes deux atteintes.
Qui dit déficits excessifs dit aussi dépenses excessives. Quel est cet effort historique dont vous vous prévalez sans cesse ? 50 milliards d’euros, c’est votre chiffre totem ; pour notre part, nous faisons plus.