Pourtant, il n’y a pas une manière de gauche ou de droite de réformer l’État. La productivité des services n’est pas de droite ou de gauche ; il faut délivrer le meilleur service au meilleur coût. Sur le contenu des politiques publiques, je l’admets, il existe des différences entre nous, et heureusement : c’est la démocratie. Mais la réforme de l’État ne devrait pas être de droite ou de gauche : il faut mieux acheter, mieux gérer l’immobilier, les télécoms et l’informatique, regrouper des services. Tout cela devrait aller de soi.
Mais la MAP est un naufrage : elle a changé mille fois de responsable, et vous n’avez jamais pu afficher un véritable programme de réforme de l’État. Après deux ans et demi, vous avez abandonné la MAP pour en revenir à une sorte de revue des dépenses publiques dont vous espérez 2 milliards d’euros d’économies sur l’ensemble de l’appareil productif ; je n’y crois pas du tout.
Vous allez encore un peu plus loin dans les économies en documentant – c’est dire que vous n’avez pas grand exemple sous la main – la dématérialisation des échanges et des professions de foi. Vous allez abandonner les professions de foi pour les élections départementales et régionales. Il faudrait d’abord que vous organisiez des élections pour calculer l’économie, et il s’agit en tout cas d’un gadget.
Votre dossier prévoit aussi des économies réalisées sur le dos des autres.
Elles affectent d’abord les collectivités locales. Je ne conteste pas l’idée qu’il faille réduire les dotations aux collectivités locales, nous avions commencé à le faire, vous poursuivez cette politique et c’est plutôt courageux. Néanmoins, le rythme de cette réduction est extrêmement élevé, et cela constitue aussi un garrot, une sorte de boucle vicieuse qui s’enroule autour du cou des collectivités locales et qui va les asphyxier au fur et à mesure. La baisse des dotations de 11 milliards en trois ans est considérable.