Ce projet de loi de programmation des finances publiques confirme une évidence : les objectifs du Gouvernement en matière d’assainissement des comptes publics sont loin d’être tenus et ne le seront pas à court terme. Au contraire, nous constatons que le déficit budgétaire a augmenté d’environ 3 milliards d’euros par rapport à celui que fixait la loi de finances rectificative, et de 4,4 milliards par rapport à celui de la loi de finances initiale. Ces chiffres sont parlants. Ils obligent le Gouvernement à présenter une nouvelle trajectoire pour repousser toujours plus avant l’objectif d’un déficit public à 3 % du PIB, d’abord reporté en 2015, puis en 2017. Ainsi, la parole de la France est continuellement remise en cause. Quel exemple donnons-nous aux pays de la zone euro, qui devraient normalement être tous traités de la même manière ? L’Allemagne, l’Espagne et l’Irlande ne me contrediront pas.
Il ne suffit pas d’annoncer des chiffres. Dorénavant, il va falloir donner des preuves de bonne foi.
Monsieur le secrétaire d’État, vos promesses passent pour de la désinvolture aux yeux de Bruxelles. Force est de constater, pour reprendre la métaphore de M. Woerth, que nous sommes dans un navire qui fonce vers les brisants. Une fois de plus, l’accumulation des déficits et la croissance plate rendent toutes vos prévisions aléatoires. Les 2 000 milliards d’euros de dette nous condamnent à une extrême rigueur. Et pourtant, sur le périmètre du budget de l’État, la dépense totale continue d’augmenter, malgré une diminution de la charge de la dette.
Ces dérives contredisent totalement vos annonces de redressement budgétaire. Aussi, ce budget nous paraît très peu sincère et, de surcroît, rédigé à la hâte.