…les siphonner, ce qui leur laissera d’autant moins de marges de manoeuvre pour se réformer et participer aux politiques d’intérêt général menées par l’État ou les collectivités territoriales.
Enfin, vous vous êtes rabattus sur des valeurs sûres : une bonne vieille taxe sur le gasoil, qui s’ajoute à celle que nous avons votée l’an passé au titre de la sacro-sainte fiscalité verte. C’est toujours cela de pris, même si cela ne fait pas une politique fiscale. Voilà où vous en êtes après trois ans de votre réforme. Triste réalité.
Comme on le voit, il y a beaucoup de doutes concernant les recettes du budget 2015, visiblement surévaluées comme le laisse entendre le Haut conseil des finances publiques. J’ai bien entendu Mme la rapporteure générale qui affirme que le budget est équilibré et répond à la volonté de restaurer la compétitivité tout en maintenant la demande. C’est que les stabilisateurs automatiques sont à l’oeuvre et que nos doutes quant aux recettes sont fondés au regard de l’incertitude sur la conjoncture à venir. Mais si les fameux stabilisateurs économiques sont à l’oeuvre, il n’en demeure pas moins que beaucoup de dépenses engagées en 2012, 2013 et 2014 sont gagées sur le fameux plan d’économies de 50 milliards, annoncé maintes et maintes fois dans cette enceinte.
Les dépenses sont acquises, mais les gages sont encore à venir.
Rappelons que ces 50 milliards doivent se comparer aux 1207 milliards d’euros de dépenses publiques qui ne cessent de progresser. Ces mêmes dépenses ont d’ailleurs progressé de 1,2 % point de PIB depuis décembre 2011.
Monsieur le ministre des finances, monsieur le secrétaire d’État, le procès en sorcellerie que vous fait une partie de votre majorité sur l’austérité que vous feriez subir à la France mérite un non-lieu. Vous pouvez la rassurer. On n’a jamais dépensé autant d’argent public en France que cette année. Et ce sera plus en 2015.
L’État est-il au rendez-vous de ses engagements ?