Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 14 octobre 2014 à 21h45
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Motion de renvoi en commission

Christian Eckert, secrétaire d’état chargé du budget :

Merci, madame la présidente. Je me contenterai d’apporter quelques éléments, notamment pour tuer l’idée que les économies qui vous sont proposées ne seraient pas de vraies économies. Monsieur Carré a en effet repris un argument que l’on entend trop souvent et qui mérite explication. Indépendamment du fait que tous les gouvernements ont toujours présenté ainsi les mesures d’économie et que le standard européen d’analyse des budgets utilise cette même méthode, je citerai l’exemple des dépenses d’assurance maladie, qui a déjà été évoqué tout à l’heure.

Selon vous, monsieur le président de la commission, et selon M. Carré, qui a repris de tels arguments, nous fantasmerions en affirmant que l’évolution naturelle des dépenses d’assurance maladie serait de 3,9 %. Pourquoi contestez-vous ce chiffre ? Notre pays ne compte-t-il pas 200 000 habitants de plus chaque année – à la différence du reste de l’Allemagne, qui en compterait plutôt 200 000 de moins ? Ces gens n’auraient-ils pas besoin de soins ? La proportion de personnes âgées dans notre pays n’augmente-t-elle pas – ce qui est heureux ? Voilà un premier argument.

Par ailleurs, monsieur le président, les soins dispensés à nos concitoyens sont de plus en plus nombreux – c’est une bonne chose – et de plus en plus coûteux. Ainsi, 100 000 victimes potentielles de l’hépatite C – il s’agit d’une maladie grave, et non pas d’un simple rhume de cerveau – seront probablement sauvées par la découverte d’un nouveau médicament, et c’est heureux. Il se trouve que les prix fixés par le laboratoire concerné, avec lequel des négociations sont en cours, devraient se traduire, selon toutes les prévisions, par une dépense supplémentaire de l’ordre d’un milliard d’euros. Ne pouvons-nous pas nous accorder sur le fait que, toutes choses égales par ailleurs, compte tenu de l’augmentation de la population et de l’évolution des soins et de leur coût, les dépenses de santé connaissent effectivement une progression naturelle, chiffrée par tous les spécialistes à une valeur de l’ordre de 4 % – plus précisément, de 3,9 % ?

Lorsque nous disons que l’ONDAM sera contenu à 2,1 %, cela signifie tout simplement que grâce à l’hospitalisation à domicile, à l’utilisation des médicaments génériques, à la réorganisation de l’hôpital, qui n’est pas toujours facile, oui, nous faisons des économies.

Vous contestez ces chiffres à longueur de temps.

Deuxième point que je souhaite évoquer : la situation de notre pays. Nous nous sommes livrés à un petit exercice que vous trouverez dans le dossier de presse relatif au projet de loi de finances et à la programmation des finances publiques : si l’on place tous les pays en base 100 en 2008, date du début de la crise, la zone euro a connu une diminution de son produit intérieur brut de 2,5 % en moyenne depuis 2008 ; c’est incontestable.

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