…économies calculées avec des progressions tendancielles généreusement estimées – ce qui permet de les gonfler : 1,7 % en volume, 2,7 % en valeur –, si bien, comme l’a rappelé M. Eckert, qu’il y a seulement 1,8 milliard d’euros d’économies réelles et de baisse de dépenses réelle sur l’État, sur les 7,7 milliards d’économies affichées.
Il en va de même pour les dépenses de santé et pour les économies sur les autres dépenses de sécurité, qui sont dues bien davantage aux choix faits par la convention UNEDIC et par l’accord AGIRC-ARRCO qu’aux seules décisions du Gouvernement.
Ce sont donc des économies en trompe-l’oeil, des économies qui ne changent rien en réalité à la dépense publique dans notre pays. Un seul exemple : vous supprimez 1 200 postes à équivalent temps plein cette année. Vous faisiez beaucoup mieux l’année dernière : 2 400 en 2013, 3 300 auparavant ! Pourquoi n’avez-vous pas poursuivi dans la même ligne pour faire de réelles économies ?
Enfin, ce budget, c’est Le dîner de cons ! Malheureusement, les invités de ce dîner sont tous les Français, sans exception ! Ce sont les fonctionnaires, dont vous gelez le point d’indice ! Ce sont les quatre cent soixante mille retraités, avec la baisse des retraites et l’augmentation du taux réduit de la CSG qui passe de 3,8 % au taux normal de 6,6 % ! Ce sont ceux qui se déplacent pour travailler, avec l’augmentation de la fiscalité sur le gazole de deux centimes d’euros par litre ! Ce sont tous ceux qui regardent la télévision, avec l’augmentation de la redevance ! Ce sont les familles, avec la baisse du quotient familial ! Ce sont les collectivités territoriales, qui sont frappées comme jamais ! Tout le monde y passe ! Le problème, messieurs les ministres, c’est que ce dîner de cons fait fuir les Français hors de France – les jeunes, les entreprises – et qu’il risque de conduire à La grande évasion.