Intervention de Xavier Bertrand

Séance en hémicycle du 14 octobre 2014 à 21h45
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Bertrand :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, monsieur le président de la commission des finances, madame la rapporteure générale, mes chers collègues, ce Gouvernement, on le voit, on le sent, est coincé : coincé entre Bruxelles et sa majorité frondeuse.

En définitive, le budget qui nous est présenté ce soir ne nous sortira pas du déclin, ne nous mettra pas à l’abri de l’effondrement et en tout cas ne permettra en rien le redressement de notre pays.

Pourtant, monsieur le ministre, vous savez ce qu’il faut faire, mais vous ne le faites pas. Vous êtes un homme intelligent, vous écoutez, mais vous n’entendez pas, parce qu’en définitive, vous êtes aujourd’hui dans une sorte de confort : vous faites le service minimum, pour essayer de passer sous les fourches caudines de Bruxelles ou des agences de notation. Ce qui n’empêchera peut-être pas, hélas – et je ne m’en réjouis pas –, l’agence Fitch d’abaisser encore la note de la France : le journal Les Échos en fait état.

Pour l’instant, on nous prête. Pour l’instant, vous faites semblant. Pour l’instant, vous gagnez du temps, mais à un moment ou à un autre, nous serons rattrapés.

Je ne fais pas partie de ceux qui se complaisent dans le French bashing. J’aime profondément mon pays. Je sais qu’au moment où je vous parle, il ne faudrait pas grand-chose pour que tout s’écroule. Mais nous savons aussi que nous vivons dans un pays formidable où il ne faudrait pas grand-chose non plus pour que tout reparte. Il faudrait pour cela la confiance. Il faudrait pour cela du courage.

Or, la confiance ne peut pas rimer avec le mensonge. Ce budget est un budget de mensonge et vous le savez. Évidemment, je ne suis pas sûr qu’aucun gouvernement ait été totalement exemplaire au cours des trente dernières années, il faut aussi le confesser.

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