Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, madame la rapporteure générale, mes chers collègues, je voudrais terminer cette séance par une mise en perspective de deux ans et demi de politique socialiste, en particulier sur le plan budgétaire.
Cette mise en perspective s’appuie sur la règle des quatre « C » : le consensus, la constance, la confiance et la croissance. Le consensus entraîne la constance, la constance amène la confiance et la confiance fait la croissance. Ces quatre valeurs, mes chers collègues, je crains que vous ne les ayez pas respectées depuis le mois de juin 2012.
Vous avez commencé par casser les consensus qui existaient en réactivant les luttes entre les uns et les autres, en invectivant les chefs d’entreprise, en posant notre pays en victime face à l’euro et à l’Allemagne, en menant une politique opposant les hauts revenus et ceux qui créent des richesses à ceux qui en ont moins. Bref, vous avez cassé les consensus qui permettent de mener la politique de stabilité et de sérénité qui crée les conditions de la constance.
La constance n’existe pas dans votre politique budgétaire et fiscale. Je ne reviens pas sur les multiples « yo-yo » qui ont ponctué vos politiques fiscales en matière d’apprentissage et d’impôt sur le revenu. Je ne parlerai pas non plus de la fiscalité des entreprises, dont plus personne ne connaît les perspectives tellement elle évolue depuis quelques mois. Bref, plus personne n’y comprend rien car la guerre civile qui fait rage au sein de votre majorité a privé de la moindre constance votre politique fiscale et budgétaire.
Pas de consensus, pas de constance, donc pas de confiance.
Ne vous étonnez pas que les cotes d’impopularité de votre majorité et de l’exécutif soient élevées ! Cela tient aux dégâts que vous avez causés en cassant les consensus et la constance, source de confiance de toute politique publique.
Cette confiance, mes chers collègues, vous ne la retrouverez pas auprès de nos partenaires européens, dont vous fustigez toujours l’immobilisme ou l’égoïsme, s’agissant de l’Allemagne.
Quant à la croissance, nous la retrouverons dans notre pays avant d’aller la chercher ailleurs. C’est de chez nous qu’elle repartira, sans qu’il soit besoin d’aller chercher celle des autres, d’autant plus qu’eux-mêmes ne l’ont pas retrouvée non plus.
Vous avez détruit la croissance pour les mois qui viennent en cassant le pouvoir d’achat des plus démunis et la confiance des entrepreneurs en l’avenir.
Ne vous étonnez pas si d’année en année, vous ne respectez pas les normes que vous vous êtes vous-mêmes imposées : la loi de programmation des finances publiques sera revue chaque année car tous vos objectifs sont d’ores et déjà dépassés. Ce projet de budget, vous ne le tiendrez pas. Nous sommes d’ores et déjà certains que les objectifs que vous avez fixés devront être à nouveau modifiés l’année prochaine.
Voilà. J’ai été gentil car nous arrivons à la fin de la séance. Nous aurons l’occasion de poursuivre notre débat au cours de nombreuses séances, car nous sommes très curieux de voir comment ce projet de budget va évoluer et de quelle façon les frondeurs réussiront à imposer leur point de vue au Gouvernement pour que cette guerre civile larvée au sein de la majorité ne se fasse pas au détriment du pays tout entier.