Intervention de Philippe Errera

Réunion du 8 octobre 2014 à 18h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Philippe Errera, directeur chargé des affaires stratégiques :

Les difficultés de recrutement se rencontrent surtout dans les spécialités telles que la cyberdéfense qui, malgré le relèvement des moyens programmé par le Livre blanc de 2008 et plus encore de 2013, se caractérisent par une ressource rare et une demande croissante, compte tenu de l'augmentation de la menace ; c'est là un sujet majeur, non seulement pour la DGSE, mais aussi pour l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, l'ANSSI, et pour les entreprises.

Quant à la création de la DGRIS, les travaux préparatoires internes au ministère ont été achevés et les arbitrages rendus cet été. Un projet de décret fixe les missions, l'organisation et le mandat de cette future direction générale ; la modification des attributions du chef d'état-major des armées (CEMA) et du délégué général pour l'armement (DGA) a fait l'objet de concertations en interne, y compris avec les organisations syndicales en comité technique ministériel, fin septembre.

Le texte a été transmis au Secrétaire général du gouvernement pour recueillir les contreseings, et soumis pour avis aux autres ministères concernés ; le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères a déjà fait savoir qu'il l'approuvait, moyennant quelques ajustements mineurs, qui nous conviennent très bien. Pour répondre à votre question donc, le ministère des Affaires étrangères ne voit pas la future DGRIS comme un instrument qui empiéterait sur ses propres compétences, mais comme un outil permettant d'améliorer l'efficacité de notre action internationale. La réforme améliorera la cohérence de cette action, et elle se fait, je le rappelle, à périmètre constant pour le ministère de la Défense.

Dès l'origine, il a été décidé que la mission de soutien aux exportations resterait, selon moi avec raison, de la responsabilité de la DGA. Le transfert des équipes internationales vers la DGRIS aurait au demeurant distendu leurs liens avec les équipes dévolues aux programmes, alors même que ces liens garantissent l'adéquation des produits à la demande. La réforme ne bouleversera donc pas les relations avec la DGA : elle fluidifiera les échanges grâce au transfert des personnels de la sous-direction de la coopération et du développement européen et par la désignation, dans le nouvel organigramme, de référents de la DGA. Si le succès des exportations passe par l'adéquation aux besoins, il suppose aussi une relation politique dense avec les partenaires considérés.

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