Nous nous réjouissons de la mise sur le marché d'une molécule qui permettra de soigner une maladie qui l'était très difficilement jusqu'à présent. Toutefois, le dispositif proposé pèsera considérablement sur la médecine de ville. Le Gouvernement affirme que l'ONDAM tel qu'il le fixe pour 2015 oblige l'hôpital à faire des économies et que l'on est plus généreux avec la médecine de ville. C'est un trompe-l'oeil. En réalité, la médecine de ville subit une double peine : non seulement l'ONDAM qui la concerne a été calculé par rapport à une somme diminuée des 800 millions d'euros d'économies réalisées en 2014, mais le Gouvernement lui impute la totalité du financement du traitement de l'hépatite C.
De surcroît, ce qui est proposé pour le traitement de l'hépatite C ne règle rien sur le fond. Plus d'une dizaine de molécules arriveront sur le marché, qu'il faudra financer en prenant aussi en compte les économies induites par le progrès thérapeutique qu'elles permettent. En l'espèce, le Gouvernement ne prend en considération que le coût du nouveau médicament sans en soustraire les économies permises par la diminution des charges de long terme ainsi obtenues. Faute d'un autre mode de financement, nous ne pourrons financer l'innovation en France et nos compatriotes ne pourront en bénéficier, soit que les laboratoires pharmaceutiques, s'estimant trop taxés dans notre pays, refusent de livrer, soit qu'il nous faille faire face à des ruptures de stocks.