Après la journée de la gentillesse hier, c'est aujourd'hui celle de l'autosatisfaction… Réjouissons-nous donc que les comptes publics correspondent bien à ce que nous avions annoncé dans le projet de loi de finances initial ! Comme semble loin le temps où vous évoquiez, monsieur le ministre, « un budget en apesanteur », contenant des mesures « anodines » juste bonnes à « rassurer les marchés » ! En réalité, ce texte jetait les bases d'une vraie réduction de la dépense et d'une maîtrise de nos comptes dans cette période extrêmement compliquée.
Ce qui me gêne, c'est que votre trajectoire de retour à l'équilibre des comptes publics suppose une remontée de 4,5 points du PIB à l'échéance de 2016-2017, soit 90 milliards d'euros à trouver dans un contexte de croissance atone – que vous estimez à 0,8 %, alors que les observateurs tablent plutôt sur 0,5 %, non seulement pour le prochain exercice, mais pour les deux suivants. Confirmez-vous vos prévisions ?
À ces 90 milliards d'euros, il faut ajouter les 10 milliards liés au crédit d'impôt pour la compétitivité. Au total, ce sont donc 100 milliards d'euros qu'il s'agit d'« aller chercher avec les dents ». Or, pour 2013, vous n'arrivez à réduire la dépense publique que de 10 milliards d'euros. Comment allez-vous faire, sachant que vous avez déjà programmé, en juin et en septembre, de nouvelles dépenses – conformément aux engagements du candidat Hollande ?
Bref, monsieur le ministre, je vous pose la même question qu'à M. Gallois : comment peut-on provoquer un choc de compétitivité sans réduire les dépenses publiques ?