L'axe choisi par le rapporteur pour avis est d'autant plus intéressant que l'on parle beaucoup de « crise du bénévolat ». Or le rapport remet en question l'existence de cette crise chez les jeunes, même si l'engagement citoyen ne peut se résumer au monde associatif. Il serait à cet égard intéressant de disposer de plus d'informations sur les autres formes d'engagement ainsi que sur l'influence des réseaux sociaux.
Concernant le tissu associatif donc, l'engagement des jeunes progresserait, étant entendu que leurs motivations semblent également évoluer.
Cet engagement est marqué par des inégalités. Les niveaux d'études et de revenu ont une incidence sur le bénévolat. Nous aimerions disposer de données actualisées – l'enquête sur laquelle se fonde cette analyse remonte à 2002 –, mais cette corrélation est d'autant plus inquiétante que notre système scolaire est déjà connu pour reproduire et aggraver les inégalités sociales. Or, indique le rapport, même au sein de la population étudiante, les inégalités sociales se répercutent sur la pratique bénévole.
Pour être véritablement vecteur de cohésion sociale, l'engagement associatif doit concerner tous les jeunes, pas uniquement ceux qui appartiennent aux catégories sociales les plus aisées. D'où la nécessité de mettre en oeuvre des moyens de réduire les inégalités territoriales, comme le suggère le rapport, et de rendre plus accessibles, visibles et lisibles les possibilités offertes aux jeunes.
Ces objectifs posent la question du revenu d'autonomie pour les jeunes. Ce point a-t-il été abordé lors des auditions menées par le rapporteur ? Car, pour être bénévole, encore faut-il disposer de temps libre, ce qui est plus difficile quand on est dans l'obligation d'exercer un job alimentaire en parallèle de ses études.
Une attention particulière doit également être accordée aux dispositifs destinés à faciliter l'engagement associatif des jeunes en situation de handicap.
Je salue la volonté du rapporteur pour avis de susciter l'envie de l'engagement citoyen dès le plus jeune âge. Éprouver le sens des responsabilités et du collectif en dehors des salles de classe est particulièrement bénéfique à l'épanouissement des jeunes, contribue au vivre ensemble et, à terme, à la redynamisation du tissu associatif. Lors des débats sur la refondation de l'école, mon groupe avait plaidé pour la mise en place d'un parcours citoyen destiné à favoriser et à valoriser l'engagement citoyen. Je rejoins donc pleinement le rapporteur, qui suggère de mener cette sensibilisation tout au long du parcours scolaire et même de s'appuyer sur les projets éducatifs de territoire dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. Je me réjouis, à cet égard, que mon collègue de l'UMP trouve dans cette réforme une occasion de tester de telles initiatives.
La valorisation de l'engagement citoyen doit continuer au collège, au lycée et dans l'enseignement supérieur, par des dispositifs incitatifs mais aussi par une autre façon de concevoir le parcours de formation, en dépassant le cadre strictement scolaire pour privilégier également les expériences de vie, les projets individuels ou collectifs et le vivre ensemble. Année de césure, valorisation de l'engagement au sein du parcours de formation, de nombreuses pistes existent et ne demandent qu'à être expérimentées ou développées.
Concernant le service civique, le groupe écologiste partage les inquiétudes du rapporteur pour avis sur le financement, insuffisant pour atteindre les objectifs affichés, et sur les conséquences que cela risque d'avoir pour l'éducation populaire et les autres actions de la vie associative. Le soutien à la vie associative ne peut se résumer au service civique.
Il est également nécessaire d'harmoniser vers le haut les droits sociaux et les avantages accordés aux volontaires, dont le niveau de rémunération semble insuffisant. Les formations qu'ils reçoivent, le tutorat, méritent un examen précis afin d'être améliorés et non amoindris par les modulations que suggère le rapporteur. La formation et l'accompagnement des volontaires doivent être érigés au rang de priorité pour que le dispositif ait du sens. Il faut se donner les moyens de ses objectifs. C'est pourquoi je soutiens l'idée de revaloriser l'indemnité perçue sur critères sociaux afin de lutter contre les inégalités sociales dans l'accès aux missions de service civique.
Enfin, l'accessibilité des dispositifs de mobilité internationale en fonction des origines sociales et des niveaux de formation mériterait d'être analysée afin d'être, le cas échéant, améliorée.