Quelle place offre-t-on aux jeunes, quels espaces et à quels moments ? Les réseaux sociaux – et leurs travers – ne les happent-ils pas beaucoup plus tôt, bien avant que nous ne nous occupions de leur ménager ces espaces et de leur offrir une vraie formation à la citoyenneté active ?
L'avis de Jean-Pierre Allossery met l'accent sur la hausse de 2,4 % des crédits du service civique, tout en précisant que cette hausse ne doit pas se faire au détriment des crédits affectés aux autres actions de l'État, notamment dans le domaine de l'éducation populaire et de la vie associative, où l'on constate au contraire une diminution. Les centres de ressources, d'expertise et de performance sportives (CREPS), qui participent à la formation des professionnels du sport et de l'animation, voient eux aussi leurs crédits baisser dans ce projet de loi de finances.
Dans le cadre de la réforme territoriale en cours, l'avenir des CREPS et de l'éducation populaire en général ne laisse pas d'inquiéter. Le projet de loi reste muet sur les compétences des différents échelons territoriaux en matière de jeunesse, de vie associative et d'éducation populaire. Les professionnels de ce dernier secteur craignent que leurs domaines d'intervention ne relèvent plus que de la compétence de l'État – dans une fonction de contrôle – et du bloc communal, ce qui risque de se traduire par un amenuisement des ressources en raison de la concentration des moyens au niveau régional. Les CREPS, dès lors, pourraient disparaître faute de financements régionaux. Notre Commission a du travail devant elle pour préserver un véritable service public de formation dans les domaines du sport, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative sur l'ensemble du territoire.