Intervention de Régis Juanico

Réunion du 15 octobre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, pour les crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » :

M. Jean-Pierre Allossery le souligne et les nombreuses auditions que nous avons menées dans le cadre de la commission d'enquête relative aux difficultés du monde associatif le confirment : contrairement à certaines idées reçues, l'engagement des jeunes se porte bien. Le nombre de jeunes bénévoles a augmenté de 30 % en trois ans. Certes, les modalités d'engagement ont changé, mais il n'y a pas de crise du bénévolat.

Ce qui me semble prioritaire, c'est de mieux cerner les politiques interministérielles de soutien à l'engagement des jeunes et de favoriser la prise en charge par les jeunes eux-mêmes de leur propre accès à la citoyenneté – nous en avons récemment débattu autour de la question de la pré-majorité associative, dans le cadre de l'examen de la loi relative à l'économie sociale et solidaire.

Les crédits importants du programme « Erasmus + » sur la période 2014-2020 représentent une chance pour la mobilité européenne et internationale des jeunes.

Nous reviendrons en commission élargie sur le service civique – même si, j'en suis d'accord avec Mme Buffet, la réduction des temps de parole a de quoi surprendre ! La montée en charge du dispositif pose le problème de sa soutenabilité financière. Il est prévu 150 millions d'euros supplémentaires en trois ans, en faisant appel notamment au Fonds social européen à hauteur de 37 millions d'euros. Il n'en reste pas moins que la budgétisation relève uniquement du programme 163, pour une cible fixée à un minimum de 60 000 bénéficiaires. Pour atteindre les 100 000, il faudra s'assurer du financement interministériel du dispositif, comme je l'ai écrit dans un récent rapport sur le projet de loi de règlement du budget.

La politique de cohésion sociale est nécessairement interministérielle. Ainsi, il est prévu d'ouvrir le service civique à 10 000 « décrocheurs ». L'égalité hommes-femmes, le handicap, les personnes âgées avec le programme Monalisa, la transition énergétique, les quartiers prioritaires – 25 % des volontaires s'y consacrent aujourd'hui – sont autant de champs d'intervention du service civique. Un financement interministériel est donc nécessaire. Comme le souligne Mme Buffet, il appartient au Comité interministériel de la jeunesse d'y veiller, faute de quoi l'objectif ne sera pas atteint en 2017.

Le service civique est un atout dans le parcours de formation des jeunes. C'est aussi le facteur déclencheur d'un engagement associatif durable. Il faut le valoriser, comme on le fait par exemple en l'associant au permis de conduire, et en assurer la reconnaissance.

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