Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 15 octobre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche, suppléant M Jean-Pierre Allossery, rapporteur pour avis des crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » :

La richesse de vos interventions montre combien le choix de Jean-Pierre Allossery était pertinent.

Dès lors que le Gouvernement fait de la jeunesse une priorité et fixe l'objectif de 100 000 volontaires du service civique en 2017, il y a une équation budgétaire à résoudre. Notre Commission devra veiller à la préservation des crédits dédiés au sport et à la jeunesse et faire valoir la nécessité absolue d'un financement interministériel. Il ne s'agit pas de mettre à contribution tous les ministères, mais tous ceux qui ont des missions de cohésion sociale et qui bénéficieront des actions d'intérêt général accomplies par les jeunes volontaires.

Vous vous en êtes tous félicités : l'engagement des jeunes est une réalité. Se trouve ainsi quelque peu cassée l'image d'une société individualiste, égoïste, où le repli sur soi et les préoccupations matérielles borneraient l'horizon des jeunes. Mais je suis d'accord, l'enquête de l'INSEE mériterait néanmoins d'être actualisée !

Beaucoup d'entre vous ont mentionné les grandes associations de jeunesse et d'éducation populaire qui sont pour notre pays des références en matière de valeurs républicaines partagées. Nous ne voudrions pas que des dispositifs par ailleurs pertinents les fragilisent.

L'engagement des jeunes dans des collectifs citoyens, madame Buffet, est sans doute la résultante de l'usage des réseaux sociaux et de l'Internet. Dans cette « démocratie de l'instant », on s'engage pour une cause pendant un temps déterminé, sans adhérer dans la durée à une association pour une cause d'intérêt plus général. Tenons compte de ce phénomène et ayons conscience que l'engagement des jeunes est pluriel. Il y a le niveau national, il y a celui des territoires – je ne suis pas en mesure, à cet égard, de répondre à la question de M. Breton sur les inégalités entre zones urbaines et zones rurales –, mais il y a aussi les actions internationales, dans lesquelles nombre de jeunes bénévoles s'engagent.

On peut regretter avec Pascal Deguilhem que cet engagement ne fasse pas l'objet d'une valorisation dans le parcours universitaire, même s'il existe aussi une dimension de réalisation personnelle.

La question de Guénhaël Huet est juste : comment atteindre l'objectif de 100 000 volontaires du service civique en 2017 sans réduire les avantages accordés à certains ? En tout état de cause, une harmonisation ne doit pas pénaliser les jeunes les plus en difficulté.

Quant à l'aménagement des rythmes éducatifs, il doit effectivement être l'occasion d'une sensibilisation aux enjeux citoyens collectifs.

Nous devons aussi reconnaître un certain éloignement de l'engagement syndical ou politique et, parfois, une attitude consumériste vis-à-vis des associations sportives. Nous remarquons tous, d'ailleurs, que les bénévoles qui encadrent les jeunes dans les clubs sont généralement assez âgés.

Le revenu d'autonomie pour les jeunes n'a pas été directement évoqué dans les auditions, madame Pompili. L'autonomie est néanmoins un vrai sujet.

M. Régis Juanico a apporté des réponses à vos questions, madame Langlade. Les crédits pour les JAMO sont sanctuarisés dans le PLF 2015.

Vous avez raison, monsieur Féron, de rappeler notre attachement à la formation dans le domaine de la jeunesse et des sports. Les CREPS, notamment, doivent bénéficier des crédits nécessaires.

Les interrogations sur le financement et les missions du CNDS sont partagées par beaucoup. Lors de son audition, le ministre Patrick Kanner nous avait fait part de sa préoccupation. C'est un sujet dont nous pourrons utilement nous saisir.

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