En réponse à la volonté du CSA de développer la radio numérique terrestre (RNT) en France, trois agglomérations – Paris, Marseille et Nice – se sont engagées dans ce projet en 2014. Aujourd'hui, la RNT a vocation à se déployer mais son émergence est encore timide. Malgré des atouts indéniables, elle présente quelques limites, notamment l'absence des grandes stations nationales, privées et publiques, et le problème de l'équipement des foyers souhaitant la recevoir – sans oublier le fait que les radios sont aujourd'hui accessibles via internet et de nombreux supports numériques nomades.
Par ailleurs, les radios associatives à l'échelle des territoires manifestent leurs inquiétudes. Aucun financement spécifique n'est en effet prévu pour faciliter l'intégration de ces radios à la RNT. Face au surcoût important que représente le passage au numérique, il est évident que l'enveloppe d'aide destinée à accompagner les 650 radios associatives présentes sur la bande FM ne pourra permettre cette opération. Si le pari de la RNT est ambitieux, au nom de l'égal accès à la culture, du pluralisme des expressions et de l'éducation à la citoyenneté, il repose sur un modèle économique fragile.
Madame le ministre, quel programme de déploiement de la RNT envisagez-vous ? Comment pensez-vous favoriser l'entrée des radios associatives sur la RNT ? Quelle serait la cohérence de ce projet si les grands groupes n'y contribuent pas ? Et pourquoi la radio publique ne donne-t-elle pas l'exemple en participant au rayonnement de la RNT ?