Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 7 octobre 2014 à 18h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Les expérimentations que nous avons menées avec les acteurs concernés par le logiciel LOUVOIS, y compris avec ses concepteurs, ont montré qu'il n'était pas possible de le réparer. La situation devenait dramatiquement absurde : lorsque l'on corrigeait tel ou tel défaut, une panne se produisait ailleurs. J'ai donc décidé, en décembre dernier, d'arrêter le projet et d'en développer un nouveau. Il n'y avait pas d'autre solution. J'avais déjà décidé auparavant, je le rappelle, de ne pas étendre le système LOUVOIS à l'armée de l'air et à la gendarmerie. Comme il faut repartir de zéro, cela prendra du temps. J'ai demandé à mes collaborateurs de mener ce projet comme une opération d'armement : « un chef, une mission, des moyens », le responsable désigné disposant de toute l'autorité nécessaire. Trois prototypes seront prêts à la fin de l'année, le meilleur d'entre eux sera retenu début 2015 et sera progressivement testé en parallèle du système actuel. Il faut qu'il soit crédible et qu'il bénéficie de la confiance des militaires.

Chaque fois que je rends visite à une unité, je fais un point spécifique sur les problèmes – soit des moins-perçus, soit des trop-perçus – posés par LOUVOIS. Nous avons donné délégation aux chefs de corps pour régler, au cas par car, certaines situations de moins-perçus. Ce dispositif continue à fonctionner. Quant aux trop-perçus, parfois très élevés, ils ont souvent été pris pour des primes par le militaire concerné ou par son conjoint, et donc dépensés en conséquence. Il est en effet extraordinairement difficile de lire les bulletins de solde ! Nous allons d'ailleurs les simplifier. En cas de trop-perçu, nous demandons donc un remboursement étalé dans le temps, adapté à chaque cas. Nous réglons également les problèmes qui peuvent se poser avec les centres des impôts, les banques et les caisses d'allocations familiales. Compte tenu du nombre d'acteurs mobilisés, c'est très complexe. Nous nous efforcerons de remédier à toutes les difficultés d'ici à l'abandon définitif – que tout le monde souhaite – de ce système absurde et, pour tout dire, lamentable. Chacun peut observer que je n'ai jamais polémiqué sur le sujet : cela n'aurait pas été convenable à l'égard des militaires.

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