Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 7 octobre 2014 à 18h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Non, c'est la bonne manière d'utiliser le produit des cessions de participations, sans dilapider le capital de l'État. D'ailleurs, certains de mes prédécesseurs, de sensibilité politique différente, avaient tenté la même opération, et je l'avais déjà jugée intelligente à l'époque. Ils ont cependant été bloqués. Je ne suis en mesure de vous préciser aujourd'hui ni les montants ni le montage juridique, mais tous ces éléments seront communiqués au Parlement, ainsi que je l'ai déjà indiqué. En tout cas, j'ai obtenu une décision de principe favorable, ce qui n'était pas une mince affaire.

Madame Récalde, je suis conscient des difficultés du MCO et je partage presque toutes les observations de la Cour des comptes : multiplicité des acteurs ; dispersion des sites, des compétences et des matériels. J'ai pris la décision importante de confier au chef d'état-major de l'armée de l'air le MCO de l'ensemble de notre flotte aérienne. Il n'a pas été simple de rendre cet arbitrage, chacune des trois armées disposant par exemple de ses propres hélicoptères. Nous n'avons procédé à aucune externalisation. Je fonde beaucoup d'espoirs sur cette chaîne désormais intégrée de l'ensemble du dispositif. Le chef d'état-major de l'armée de l'air s'est beaucoup mobilisé sur ce sujet.

Je suis favorable à la mesure que vous proposez concernant le casernement, monsieur Grouard, mais je n'ai pas obtenu gain de cause. Je vous ferai part des réponses qui m'ont été apportées. Concernant les problèmes de casernement et de vie quotidienne, j'ai identifié 700 « points noirs ». J'ai lancé la semaine dernière un programme de rénovation qui concernera dans un premier temps 300 de ces points. Certains des équipements concernés sont chers, d'autres sont peu coûteux, mais leur absence empoisonnait la vie quotidienne des militaires.

S'agissant des Rafale, onze ont été commandés pour livraison en 2015 et quatre pour 2016. Pour que la chaîne de production soit maintenue jusqu'aux livraisons de la LPM suivante, notamment pour remplacer les Mirage , il faut que d'autres appareils soient commandés en 2015, et nous avons fait l'hypothèse que ce sera à l'export, et nous la confirmons.

Pour ce qui est du porte-hélicoptères Mistral, je répète ce que je vous ai déjà indiqué : il n'y a eu ni rupture ni suspension du contrat. Au début du mois de septembre, le président de la République a déclaré que les conditions pour qu'il donne l'autorisation d'exporter n'étaient « pas réunies à ce jour », compte tenu de l'absence de cessez-le-feu et de solution politique pérenne en Ukraine. La décision finale relève du président de la République. Elle devrait être prise entre la fin de ce mois et la mi-novembre.

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