Cet arrêt concerne non seulement le ministère de la Défense, mais aussi la gendarmerie. Nous allons essayer de faire preuve d'imagination. Vous pouvez d'ailleurs vous-mêmes travailler sur cette question.
Si l'on excepte l'épisode du pillage de la banque centrale à Mossoul, pour lequel il n'y a plus rien à faire, Daech se finance essentiellement par la contrebande de pétrole, qui emprunte des voies diverses, et les taxes. Les pays de la coalition tiendront une conférence dans quelques jours à Bahreïn pour évoquer les moyens de bloquer les financements de Daech, notamment d'éventuelles interventions au niveau des banques. La France y sera représentée.
S'agissant de la cohérence entre les objectifs des différents pays, je considère pour ma part que l'entrée de la Turquie dans la coalition est, sous réserve d'inventaire, plutôt une bonne chose. J'espère notamment que cela se traduira par une meilleure sécurisation des frontières.
Il faudra en effet des troupes au sol, monsieur Folliot. En Irak, nous considérons qu'il s'agira de l'armée irakienne et des peshmergas kurdes. C'est la seule solution, mais elle prendra du temps : il faut former ces troupes. Ce travail est mené avant tout par les États-Unis. Nous y contribuons en fournissant des armes et des formateurs aux peshmergas. En Syrie, nous soutenons fermement les katibats de l'Armée syrienne libre (ASL) depuis un certain temps déjà et nous continuerons à le faire. Je suis conscient de la faiblesse de l'ASL, qui doit s'organiser différemment afin de peser davantage et de représenter une alternative. Nous ne sommes pas au bout du chemin.
Nous sommes au rendez-vous dans la lutte contre l'épidémie de fièvre Ebola : nous fournissons une assistance logistique, des capacités d'évacuation sanitaire et de transport aérien – notamment une liaison directe avec la Guinée-Conakry –, du personnel soignant ainsi que des experts. Un établissement d'accueil équipé par la Croix-Rouge a été implanté à Macenta, en Guinée forestière. Un partage des rôles s'est fait. J'espère que nous pourrons enrayer l'épidémie. En ce qui concerne sa progression, les chiffres varient d'un expert à l'autre, mais nous sommes tous très préoccupés. J'ai rencontré le président Alpha Condé la semaine dernière à ce sujet. Il m'a d'ailleurs fait part d'un élément qui m'a frappé : le Gouvernement guinéen paie les guérisseurs pour qu'ils disent qu'ils ne sont pas capables de soigner la fièvre Ebola. C'est apparemment la seule solution pour convaincre les malades de se rendre dans les établissements d'accueil prévus à cet effet, qui seront au nombre de quatre en Guinée.