Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 7 octobre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées (CEMA :

La réorganisation de nos armées et la déflation de nos effectifs sont forcément synonymes de restructurations, qu'il s'agisse du transfert, total ou partiel, d'unités ou de la suppression pure et simple de certaines d'entre elles. Il ne s'agit pas de jouer les variables d'ajustement, mais d'organiser notre défense de manière à conduire les missions assignées à nos armées, en garantissant leur qualité opérationnelle. Cela peut entraîner des rééquilibrages entre les différentes composantes, comme nous en avons connu au cours de ces dernières années.

Sont également synonymes de restructurations, la mutualisation et la différenciation, ces deux principes mis en avant par le Livre blanc et qui doivent permettre des gains de productivité et des économies. Nous connaissons ces effets de structure lorsque l'on fusionne deux régiments à structure bataillonnaire pour n'en faire qu'un seul ou lorsque l'on rapproche deux bases aériennes. Le mouvement est amorcé : si l'on veut boucler la LPM, il faudra toutefois l'amplifier et aller plus loin. Il nous manque 200 millions d'euros pour les infrastructures, et la déflation mécanique des effectifs ne suffira pas à combler ce manque : il faut également réduire notre empreinte au sol et mettre en oeuvre des projets cohérents, comme le projet CAP 2020.

Au-delà des restructurations mécaniques, nous travaillons également à améliorer notre organisation, en réduisant nos états-majors mais également notre composante formation ; nous rationalisons aussi nos réseaux de dépôts logistiques de munitions ou d'essence.

Ce dispositif, plus regroupé, plus cohérent et donc plus efficient emporte des conséquences en termes d'aménagement du territoire, et il importe de trouver le juste équilibre entre les gains attendus de ces restructurations pour le budget de la Défense et la désertification militaire. Je suis particulièrement sensible à cette question et nous mettons tout en oeuvre pour pouvoir annoncer d'ici à la fin de l'année les restructurations à venir pour les années 2016-2019. Il est essentiel que les élus aient de la visibilité en la matière, sans parler de nos soldats, dont cela affecte directement la vie familiale et que les diminutions des effectifs militaires qui, depuis plusieurs années, tournent autour de 7 000 à 7 500 postes par an, ne laissent pas d'inquiéter.

C'est dans cet esprit qu'ont été lancés les trente et un chantiers de réforme que j'ai évoqués. À titre d'exemple, la fermeture d'une base d'aérienne représente une économie de 3,5 millions d'euros en seuls coûts de fonctionnement et celle d'un régiment 2 millions d'euros, économies auxquelles il faut ajouter le gain d'effectifs de soutien. En regroupant ses écoles, l'armée de l'air va ainsi réaliser des gains en termes de personnels, mais aussi d'efficacité. J'ajoute que cette tendance au regroupement, que nous entendons poursuivre, est conforme à ce que l'on constate dans l'ensemble des armées de taille comparable à la nôtre.

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