Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 7 octobre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées (CEMA :

Lorsque l'on compare le passé et le présent, il faut le faire à périmètre constant. Si l'on omet cette précaution, on trouvera toujours que c'était mieux avant ! Je ne nie pas les difficultés actuelles des armées, mais je ne partage pas votre sentiment concernant la LPM, monsieur Fromion. Pour moi, il s'agit d'un bon texte qui est en corrélation avec les ambitions du Livre blanc.

Il faut raisonner en termes de contrat opérationnel. Celui du Livre blanc de 2008 fixait à 30 000 les effectifs projetables – ce qui n'a jamais été réellement possible –, celui du Livre blanc de 2013 à 15 000. Aujourd'hui, j'estime que je suis en mesure de remplir ce nouveau contrat.

Certes, les difficultés rencontrées quotidiennement sont réelles. Les ravitailleurs KC-135 ont cinquante ans, les Transall quarante ou quarante-cinq. Vous avez même évoqué, monsieur le député, la question des contrats d'externalisation pour l'entretien des espaces verts. Je pense néanmoins que nous sommes dans une période de transition profonde. Notre système de soutien a été transformé en profondeur, avec une large interarmisation, alors que les régiments étaient organisés depuis des dizaines d'années avec un soutien accolé. La LPM nous permettra donc, si nous obtenons les crédits au bon moment, de pallier les insuffisances.

Peu importe que les parachutistes du 1er RPIMa sautent d'un avion civil lors d'une démonstration : ce qui compte, c'est qu'ils s'entraînent de façon satisfaisante pour pouvoir sauter d'un avion militaire en opérations. Avec les crédits dont nous disposons, nous devons faire autrement, avec d'autres formules. L'essentiel est que nous soyons capables de remplir le contrat opérationnel.

À l'heure actuelle, nous avons entre 8 000 et 8 500 personnes en opérations extérieures. Nous faisons l'admiration de toutes les armées, y compris les armées américaine et britannique. Nos soldats sont bien formés et, globalement, bien équipés. Nos missions, nous les remplissons. Certes, il y entre une part de débrouillardise française, mais cela a toujours été le cas. Nous n'étions pas une armée de moyens il y a quarante ans, nous ne le sommes pas aujourd'hui et nous ne le serons pas demain.

Bref, je ne partage pas votre pessimisme. Nous pouvons être fiers de nos armées. Nous avons des jeunes d'une qualité exceptionnelle. Et nous ne gaspillons pas notre potentiel !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion