Intervention de Général Pierre de Villiers

Réunion du 7 octobre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées (CEMA :

Les matériels sont revenus d'Afghanistan en mauvais état, notamment les VAB, qui sont un matériel critique pour l'infanterie et les postes de commandement. Ils font l'objet d'un plan de remise à niveau d'une trentaine de millions d'euros sur 2014-2015. Leur remplacement par des VBMR (véhicules blindés multi-rôles) est prévu dans le cadre du programme Scorpion qui doit être engagé avant la fin de l'année. Sous réserve du respect de l'enveloppe de la LPM, cette transition se fera conformément aux prévisions.

Les forces spéciales sont une priorité de la LPM et je crois que c'est un bon choix. Que ce soit au Nord-Mali ou au Nord-Niger, elles ont la réactivité et la souplesse requises. Nous sommes actuellement sur la trajectoire de rejointe telle qu'elle a été inscrite dans le Livre blanc.

S'agissant des équipements, il s'agit, je le répète d'un projet global et cohérent qui inclut les forces spéciales mais aussi le renseignement. La direction militaire du renseignement (DRM) verra son budget maintenu et ses effectifs seront augmentés en 2015. Cela étant, le renseignement d'origine électromagnétique (ROEM) est mutualisé avec d'autres services et les principaux programmes concernant la DRM – systèmes satellitaires CERES et MUSIS, drones Reaper – sont lancés. Il est exact, mesdames et messieurs les députés, que le report de charges s'élevait au niveau jamais atteint de 3,45 milliards d'euros à la fin de 2013. Il ne doit pas augmenter. Dans le cas contraire, nous découvririons en milieu de gestion 2015 que la LPM est structurellement caduque.

Le service de santé des armées (SSA), madame Dubois, est porteur du beau projet SSA 2020, qui s'intègre parfaitement au plan CAP 2020. Il s'agit de recentrer le SSA non pas sur sa composante hospitalière, mais sur sa vocation opérationnelle. Le directeur central a valorisé les différents hôpitaux par des partenariats locaux avec les agences régionales de santé (ARS). De là à conserver nos neuf hôpitaux, je n'en suis pas certain. Nous menons un dialogue au cas par cas. Dans la perspective du contrat opérationnel, il devrait y avoir deux grandes plateformes au nord et au sud.

Les mesures concernant les effectifs, monsieur Folliot, seront « cousues main ». Les régiments ayant été dépossédés de leur soutien, il ne faut pas descendre en deçà d'une taille critique. C'est tout le débat : faut-il dissoudre des régiments pour procéder à des rassemblements ou les maintenir en supprimant des compagnies ? De ce que je peux observer, je conclus qu'il vaut mieux rassembler et aller vers des structures bataillonnaires plutôt que de diminuer la taille des régiments.

Le temps des opérations s'est en effet allongé, monsieur Meunier, et l'usure des matériels s'en est trouvée accrue. Pour le renouvellement des parcs, la LPM est un costume taillé au plus juste. Nous ne pouvions prévoir au départ l'usure qui résulterait des opérations que nous menons actuellement dans la bande sahélo-saharienne, en Irak et ailleurs. La « clause de revoyure » est précisément conçue pour opérer de tels réajustements.

Pour un soldat, le doute, c'est le début de la défaite, monsieur Deflesselles. Pour ma part, je ne doute pas, même si je connais les fragilités de la LPM.

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