Intervention de Hervé Mariton

Séance en hémicycle du 21 octobre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Explications de vote communes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

Elle représentait 93 % du PIB en 2013 et 95 % en 2014 ; elle s’élèvera à 97 % en 2015 et 98 % en 2016. Telle est la chronique implacable de l’évolution de la dette de la France, qui fait peser sur le budget, comme chacun sait, la lourde hypothèque d’un retournement des taux d’intérêt. Vous prenez des risques pour demain et pour après-demain, des risques très lourds, sur le dos du contribuable et de toute notre économie.

Les déficits se sont aggravés : en 2014 et 2015, ils seront plus élevés qu’en 2013. L’amélioration de la situation de nos finances publiques est donc interrompue.

Par ailleurs, les économies sont incertaines – le président Carrez a eu l’occasion de le rappeler. Sur les 21 milliards d’euros d’économies dont vous avez parlé, la part de l’État devait s’élever à 8 milliards d’euros. Or seuls 3 milliards d’euros d’économies sont justifiés. De même, concernant les dépenses sociales, vous ne justifiez que 2 des 10 milliards d’euros évoqués. Sans doute les collectivités locales feront-elles ces économies…

Au total, sur les 21 milliards d’économies que vous annoncez, moins de la moitié – moins de 9 milliards d’euros – est justifiée.

Enfin, la trajectoire européenne n’a aucune réalité. Vous évoquez une réduction du déficit à moins de 3 %. Quand ? En 2017 ! Les années électorales ont pour vertu de permettre d’annoncer des résultats que vous n’aurez pas à vérifier à ce moment-là.

Quant au retour à l’équilibre – moins d’un point de déficit – en 2019, il apparaît bien loin des engagements que vous aviez pris antérieurement pour la trajectoire de nos finances publiques.

Dans cette situation, les failles sont certaines et les espoirs, abîmés.

Nous, députés du groupe UMP, espérons une autre politique économique et une autre politique budgétaire, une rigueur assumée et justifiée, le choix de l’investissement plutôt que celui du fonctionnement.

Vous restez marqués par ce péché originel des recrutements d’emplois publics du début de mandat. Vous savez que ce choix était erroné. Pourtant, vous ne voulez pas y renoncer.

Le choix de l’investissement plutôt que du fonctionnement suppose de se tenir à une trajectoire cohérente dans la durée. Mesurez les conséquences économiques néfastes des réajustements permanents de trajectoire que vous êtes obligés de présenter devant l’Assemblée nationale !

Cette trajectoire cohérente dans la durée, ce n’est pas une bigoterie à l’égard de l’Europe, c’est simplement du bon sens dans la gestion des finances publiques, pour rétablir le crédit de l’action publique, pour retrouver la confiance des Français et le chemin de la croissance et de l’emploi.

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