Certes, il faut réduire le déficit public, mais en adaptant le rythme de sa réduction à la situation économique actuelle de la France et de la zone euro. Or cette situation est caractérisée par l’absence ou la faiblesse de la croissance, y compris en Allemagne, si docte, si donneuse de leçons, mais qui semble entrer en récession.
Dans notre pays, la croissance sera de 0,4 % cette année, de 1 % l’année prochaine. Il faut, comme l’a dit le Président de la République, ajuster le rythme des politiques budgétaires par rapport à l’enjeu de la croissance. Au demeurant, la France applique les traités européens avec les flexibilités qu’ils comportent, flexibilités inscrites dans le TSCG et dans le code de conduite et qui prévoient une exception au suivi de la trajectoire initialement fixée quand il y a un grave risque de récession économique. La France est donc tout à fait fondée à s’écarter de la trajectoire initialement prévue. Nous sommes pour des mesures de relance – ce qui n’a rien d’original puisque c’est aussi le cas de M. Draghi et de Mme Lagarde –, et c’est vraiment nécessaire.
Il ne faut donc pas miser principalement sur la politique de l’offre, appelée ainsi sans doute pour ne pas avoir à employer l’expression de « politique du cadeau » – aux entreprises, bien entendu. Certes, il est normal de les aider en période de crise, mais le CICE présente deux inconvénients majeurs.