La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 traduisait déjà notre volonté de construire une protection sociale durable, soutenable. Notre volonté n’a pas changé. Le Président de la République, le Premier ministre, le ministre des finances et moi-même l’avons dit à plusieurs reprises : toutes les économies prévues doivent être réalisées pour atteindre l’objectif de 50 milliards d’euros d’économies sur l’ensemble des administrations publiques, dont 21 milliards d’euros dès l’année prochaine. Nous maintenons cet objectif sans le durcir, afin que le rythme d’assainissement de nos comptes soit compatible avec le retour progressif de la croissance.
Sur l’État et ses agences, 19 milliards d’euros d’économies seront réalisées en trois ans, dont 7,7 milliards dès 2015. Les dépenses des ministères diminueront de 1,8 milliard d’euros par rapport à leur niveau prévu par le budget initial pour 2014. D’autre part 3,7 milliards d’euros d’économies par an seront réalisées sur les collectivités locales, soit un total de 11 milliards d’euros. Cela représente, pour l’ensemble de la protection sociale – incluant la Sécurité sociale, l’assurance chômage, les retraites complémentaires obligatoires –, autour de 20 milliards d’euros d’économies sur trois ans, à mettre en regard avec les 450 milliards d’euros de dépenses pour les seuls régimes obligatoires de base de Sécurité sociale. Cet effort représente 40 % du total recherché dans le plan de 50 milliards d’euros d’économies. C’est une proportion proche de la part que représentent les dépenses sociales dans l’ensemble des dépenses publiques.
Les mesures prévues par le PLFSS poursuivent cet effort, de manière juste et équilibrée. Certains nous reprochent de ne pas faire de « vraies » économies, car les dépenses continuent à augmenter. C’est faux. Comme je l’ai rappelé, il est légitime que certaines dépenses augmentent en valeur, à cause du vieillissement de la population, mais aussi à cause du nouveau traitement contre l’hépatite C que Marisol Touraine a évoqué. Faire en sorte que les dépenses augmentent moins qu’elles ne le feraient spontanément implique de réaliser des efforts, de prendre des mesures, et donc de faire de vraies économies.