Intervention de Bernard Accoyer

Séance en hémicycle du 21 octobre 2014 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Accoyer :

…à l’idée d’un système de protection sociale à plusieurs vitesses en auront été en vérité les instigateurs. Ce faisant, le Gouvernement s’inscrit dans la continuité de son action constante et délétère à l’égard de la Sécurité sociale.

Depuis les ordonnances de 1967, en passant par une opposition à la réforme de 1996 instaurant les lois de financement de la Sécurité sociale, depuis votre refus de réformer les retraites en 1992, votre opposition à la réforme Balladur en 1993, à la réforme Fillon en 2003 et à la réforme Woerth en 2010, jamais la gauche n’a accompagné la moindre réforme de la Sécurité sociale ! Au contraire, elle les a toutes combattues violemment et bien au-delà de cet hémicycle.

Non contente de cet immobilisme dangereux, la gauche a mis en place tous les mécanismes qui ont conduit à la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, à son endettement et à la baisse des prestations : réductions du temps de travail en 1982 et en 2000, qui ont diminué la production et les cotisations ; retraite à 60 ans en 1983, qui a évidemment plombé la branche vieillesse ; mécanisme du tiers payant, AME, CMU, jusqu’au kafkaïen compte pénibilité en 2013.

À chaque fois, la gauche, sous prétexte de prétendues avancées sociales, a contribué à déstabiliser la Sécurité sociale. Et aujourd’hui, c’est un pas de plus qui est franchi, mais cette fois-ci c’est un pas particulièrement dangereux, un pas inexorable vers la régression sociale.

Madame la ministre, mes chers collèges, parce que ce PLFSS est insincère, fondé sur des hypothèses de croissance reconnues comme largement surestimées et qu’il laisse filer les déficits ; parce qu’il détourne du budget de l’État des sommes importantes qui vont encore creuser son déficit et la dette souveraine ; parce qu’il met en danger l’avenir de la Sécurité sociale elle-même, l’accès aux soins, l’avenir des retraites et les conditions d’existence des familles et de leurs enfants, je vous demande d’adopter cette motion de rejet préalable.

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