Intervention de Élisabeth Guigou

Séance en hémicycle du 4 juillet 2012 à 15h00
Débat sur les résultats du conseil européen des 28 et 29 juin 2012

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères :

Enfin, chers collègues, je rappelle que notre responsabilité va être d'inventer de nouvelles formes de contrôle démocratique. En effet, s'il y a bien sûr un contrôle des règles communes – c'est bien le moins –, il ne faut en aucun cas qu'il soit bureaucratique : ce contrôle doit être politique et démocratique. À cet égard, nous, parlements nationaux, en lien avec le Parlement européen, devons pouvoir nous prononcer sur toutes les étapes du processus de coordination des politiques budgétaires, financières et économiques. Notre assemblée, nos commissions, chers collègues, celles des affaires étrangères et des affaires européennes, devraient travailler ensemble et avec leurs homologues européens sur des propositions précises pour combler le déficit démocratique de l'Union.

J'en termine sur le sujet de notre débat en rappelant qu'à l'automne, notre assemblée aura à se prononcer sur un ensemble de textes : le traité budgétaire, le pacte de croissance, la taxe sur les transactions financières, la supervision bancaire. C'est un ensemble cohérent, qui réoriente l'Europe comme s'y est engagé le Président de la République, et je souhaite que la majorité soutienne le Gouvernement dans ses efforts.

Pour conclure, permettez-moi d'exprimer deux espoirs.

Le premier est que le martyr du peuple syrien prenne fin. Les limites du tolérable ont été franchies depuis longtemps. Le Conseil européen a exprimé en des termes appropriés son indignation et appelé à des sanctions du Conseil de sécurité. Notre débat de cet après-midi est pour nous l'occasion d'exprimer notre indignation et notre volonté de voir Bachar El Assad quitter le pouvoir.

Mon second espoir est que nous puissions, d'ici à quelques années, réaliser dans le domaine de la politique étrangère et de la défense un saut qualitatif de même nature que celui qui s'annonce dans le domaine de l'union économique et monétaire. Une politique étrangère commune et une défense européenne sont indispensables au rayonnement et à l'influence des pays européens.

J'entends déjà les commentaires sceptiques ou peut-être indignés à ce sujet, mais je fais remarquer aux intéressés que c'étaient les mêmes qui s'élevaient lorsque François Mitterrand et Helmut Kohl, avec Jacques Delors, ont entrepris leur marche commune vers la monnaie unique. (Murmures sur plusieurs bancs du groupe UMP.) J'espère que nous saurons, à notre tour, être ambitieux et volontaires pour que l'Union européenne s'affirme sur la scène mondiale. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion