Historiquement, le principe d’universalité des allocations familiales n’a jamais été considéré comme absolu. Il était simplement établi que son montant devait être fixé conformément au principe d’égalité devant la loi. Rien n’interdit de prendre en considération la situation sociale des individus concernés. Qui pourrait prétendre que, d’un point de vue budgétaire, l’arrivée d’un enfant a la même conséquence pour toutes les familles ? Qui pourrait soutenir cette position aujourd’hui ? Et qui pourrait évoquer la possible application de ce dispositif à d’autres branches, notamment la branche maladie, qui repose évidemment sur un système assurantiel, au contraire de la branche famille ?
En conclusion, je souligne la grande difficulté de l’exercice auquel nous sommes confrontés. Des mesures de court terme sont nécessaires, mais elles doivent être équilibrées, de façon à contenir les dérapages sans compromettre une possible reprise de la croissance. Il faut également des mesures de long terme pour assurer la pérennité du dispositif, même si, nous le savons bien, leurs effets seront décalés dans le temps.
La Sécurité sociale est d’abord un outil de solidarité dont il faut maintenir les principales caractéristiques, chères à ses pères fondateurs, dont j’aime à rappeler que l’un était savoyard. Il convient également de tenir compte de l’évolution de notre société, caractérisée par son vieillissement, mais aussi la recherche systématique du risque zéro et le souhait bien légitime d’être toujours mieux soigné.
Nous parlons d’un budget colossal et d’un modèle qui fait de très nombreux envieux partout dans le monde. Un tel sujet mérite de sortir des postures, de s’atteler à la tâche, de faire ce que nos compatriotes et les prochaines générations attendent de nous : se rassembler pour sauver notre modèle social.