Madame la secrétaire d’État, lorsque nous avons examiné le PLFSS en commission des affaires sociales la semaine dernière, il ne comportait qu’un seul article pour ce qui concerne la branche famille : l’article 61. Cet article, je le rappelle, proposait de diviser par deux la prime de naissance pour le deuxième enfant et les suivants, au motif que les parents avaient déjà acheté les biens nécessaires pour le premier enfant : cela pouvait bien resservir pour tous les autres !
C’était, bien sûr, ignorer totalement, je dirai même dédaigner les besoins des familles au moment de l’arrivée d’un nouvel enfant dans le foyer. Les familles doivent se réorganiser, elles ont parfois besoin d’un logement plus spacieux et de garde d’enfants pour permettre aux deux parents de poursuivre leur vie professionnelle… j’en oublie sans doute.
Cette proposition de réduction de la prime de naissance a provoqué une forte contestation en commission des affaires sociales, dont la réunion a d’ailleurs été interrompue pendant trente minutes afin de permettre aux parlementaires de la majorité de se mettre d’accord. In fine, notre amendement de suppression de l’article 61 a été rejeté par quatorze voix contre douze. Seulement deux voix d’écart : de quoi faire trembler le Gouvernement !
La réaction ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : le lendemain, jeudi 16 octobre, votre rapporteur sur la branche famille Mme Clergeau annonçait publiquement que les allocations familiales seraient modulées en fonction des revenus. Revirement spectaculaire !