Intervention de Marion Maréchal-Le Pen

Séance en hémicycle du 21 octobre 2014 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Maréchal-Le Pen :

Madame le président, madame le secrétaire d’État, chers collègues, avant de rédiger ce projet de loi, sans doute avez-vous relu le livre IV des Nourritures Terrestres, et cette phrase d’André Gide « Familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur ».

En effet, votre politique, caractérisée depuis deux ans par des va-et-vient permanents, est d’une terrible constance pour ce qui est de s’en prendre aux familles.

Le texte initial prévoyait la diminution des deux tiers de la prime de naissance et d’adoption, au-delà du premier enfant. Le Gouvernement s’est engagé, finalement, à soutenir la suppression de cette mesure par voie d’amendement. Nous serons donc vigilants sur le respect de cette promesse.

Il est heureux que vous ayez également renoncé à vous immiscer dans l’organisation des familles, en leur imposant votre vision du couple et de la parenté par la contrainte, en réformant le congé parental.

Les Français ne sont pas vos enfants. Je crois qu’ils doivent rester libres de pouvoir choisir la façon dont ils souhaitent remplir leur rôle de parents.

Alors que la fraude sociale est estimée à 50 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du plan d’économies de M. Valls, vous espérez timidement récupérer 75 millions par quelques mesures dérisoires. Vous étiez moins hésitants lorsqu’il s’agissait d’aller traquer et sanctionner les exilés fiscaux.

En cas de réitération de fraude aux allocations familiales, vous vous contentez de simples pénalités, quand l’ampleur du phénomène nécessiterait un message fort comme la menace d’une suspension.

Pire encore, vous avez décidé de diminuer le montant de ces pénalités financières, alors même que ces fraudes ont augmenté de 16,5 % en 2013, atteignant 141,4 millions d’euros.

Ces millions d’euros, vous devrez aller les chercher ailleurs en taxant les honnêtes citoyens. Qu’il est bon d’être délinquant sous l’ère socialiste ! Ceci expliquant cela, on ne s’étonne plus de la phobie administrative contractée dans vos rangs.

Car ce sont bien toujours les honnêtes citoyens qui payent pour vos renoncements : vous décidez de moduler les allocations familiales en fonction des revenus.

« Justice ! », criez-vous. Ces riches, plus exactement ces classes moyennes, que vous méprisez tout autant que les sans-dents, devront se passer de l’une des rares contreparties financières dont ils bénéficiaient pour service rendu à la nation, à savoir faire des enfants. Eux qui contribuent pourtant toujours plus à une solidarité nationale dont ils sont de plus en plus exclus.

Évidemment, l’on peut légitimement craindre que ce seuil des 6 000 euros ne soit demain abaissé, puis abaissé encore, sous la pression de l’étau bruxellois. Faire des enfants est un choix personnel, nous dit votre alliée, Mme Pompili, pour défendre cette mesure. Certes, mais heureusement que ces familles ont fait des enfants pour, demain, payer les retraites des hédonistes soixante-huitards de cette génération politique !

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