Justice par ci, justice par là, mais où est la justice lorsque les 700 millions d’euros d’économies que vous attendez de cette mesure seront dépensés pour financer l’aide médicale d’État aux clandestins, passée de 588 à 744 millions d’euros en un an ? J’entends déjà vos indignations républicaines et vos soupirs condescendants mais, croyez-moi, les Français aussi soupirent : c’est avec leurs économies que vous vous montrez si généreux.
C’est un système qui, par la prise en charge à 100 % des soins des clandestins, encourage des filières d’immigration illégale en constante augmentation, un système vicié car les fraudes à la CMU et à l’AME par usurpation d’identité constituent l’un des principaux préjudices causés à l’assurance maladie, après les arrêts maladies abusifs. Les trafics de médicaments sont légion parmi les bénéficiaires. N’ayant pas de carte Vitale, certains font des tournées de pharmacie pour revendre en France ou à l’étranger de grandes quantités de médicaments, le tiers payant contribuant à faciliter ces trafics.
C’est une provocation lorsque les Français se serrent douloureusement la ceinture.
Notre conception de la justice est radicalement différente de la vôtre. La nôtre voudrait qu’en période de crise, la priorité soit donnée à nos compatriotes, que l’AME soit supprimée et que les allocations familiales soient réservées aux familles dont l’un des deux parents au moins est français. Idem pour la CMU et l’aide à la complémentaire santé, dont vous avez relevé les plafonds l’année dernière, manifestement sans souci pour l’aggravation du déficit auquel vous vous attaquez aujourd’hui.
Nous sommes loin du compte puisque le versement des allocations familiales a récemment été élargi aux enfants algériens et turcs nés à l’étranger et venus sur le territoire hors du cadre du regroupement familial, conséquence d’accords signés avec une main bien légère, bien que le portefeuille soit vide.
Vous élargissez le tiers payant à l’aide à la complémentaire santé après l’avoir déjà établi pour l’AME et la CMU alors qu’il aurait dû à l’inverse être supprimé. Certes, l’accès aux soins doit être garanti à tous, mais l’absence d’avance de frais déresponsabilise les patients. Il serait plus opportun de moderniser la carte Vitale afin que le médecin bénéficie d’un règlement immédiat et le patient d’un prélèvement différé.
J’aurais aimé pouvoir aborder bien d’autres mesures mais les quelques minutes accordées généreusement aux députés non-inscrits m’obligent à me concentrer sur ce problème majeur, totalement ignoré, par crainte pour les uns, par conformisme ou par intérêt pour les autres : la conjonction entre un système de protection sociale dispendieux et une politique migratoire encourageant l’arrivée massive et continue d’une immigration précaire et à bas niveau socioprofessionnel.
Nous sommes d’accord, les économies ne sont pas une option. Dans ces conditions, se contenter de hurler à la stigmatisation à la moindre évocation de ces problèmes est une attitude irresponsable, qui finira par avoir raison de notre modèle de protection sociale.