…ou bien encore à demander à certains parents de payer la scolarité de leurs enfants dans l’école publique en fonction de leurs revenus ?
Ne risquons-nous pas de changer notre modèle de société et de vouloir chaque année, dans le cadre du PLFSS, avec ce qui deviendra désormais une variable d’ajustement de votre budget, modifier les seuils d’obtention des allocations, au risque de mettre en péril la stabilité des règles ?
Le soutien à la natalité mérite mieux que cela. L’enfant et la parentalité, voilà des objectifs qui devraient nous unir sur tous les bancs.
Si 68 % des familles déclarent ne pas avoir le nombre d’enfants souhaité, c’est pour des raisons qui touchent au logement, au coût de l’éducation, aux difficultés pour concilier vie personnelle et vie professionnelle. C’est justement la preuve s’il en est de la justesse de notre politique familiale.
Ce que les familles attendent, ce sont des encouragements, de la valorisation, pas des punitions ou des coups de bâton fiscaux. Elles veulent de l’air, arrêtons de les étrangler. Elles veulent de l’espoir, arrêtons de les démoraliser. Elles veulent de la sécurité, arrêtons d’inventer chaque semaine de nouvelles idées pour prendre les économies qu’elles ont constituées pour le futur de leurs enfants ou pour leur retraite.
Vous prenez trois risques majeurs en allant dans cette voie, celui de baisser encore davantage le pouvoir d’achat des familles, celui d’affaiblir la solidarité nationale, car ce sont les enfants de demain qui paieront la retraite des actifs d’aujourd’hui, celui, enfin, encore plus grave pour l’avenir du pays, de voir s’effondrer le taux de fécondité.