…et d’autre part, vous risquez de casser la dynamique démographique de la France.
J’ajoute que les familles ne sont pas en reste. Les entrepreneurs du bâtiment et de l’artisanat, avec la refonte des congés payés, les retraités, avec l’augmentation du taux de CSG, mais aussi les cliniques, les hôpitaux privés, avec le forfait instauré sur la liste en sus, subiront les conséquences très négatives de votre projet.
Enfin, je souhaiterais appeler votre attention sur la branche vieillesse, qui m’intéresse plus particulièrement.
Ce projet de loi ne contient aucune mesure significative, alors même que des membres du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, institution officielle s’il en est, estiment que votre loi visant à assurer l’avenir et la justice du système de retraites est déjà caduque.
Comme pour la maladie, vous conjuguez dans ce domaine quelques mini-économies tout en préparant des maxi-dépenses, notamment avec le compte pénibilité.
Le jugement que je porte sur votre projet de loi de financement est donc très sévère, sévère à l’égard de votre gouvernement, qui, après avoir multiplié les promesses démagogiques, révèle aujourd’hui son inertie et son manque de mobilisation face aux déficits sociaux, mais sévère aussi, dans une moindre mesure, à l’égard de vos prédécesseurs, qui, au cours des dernières années, ont fait adopter des rafistolages bienvenus mais insuffisants pour des réformes de grande ampleur.
Chers collègues, nous fêtons cette année la fondation du modèle social français institué à la Libération.
À soixante-dix ans, ce dernier ne mérite pas d’être à ce point laissé à l’abandon, à travers une loi de financement sans ambition et quelques phrases toutes faites sur le Conseil national de la Résistance.
À soixante-dix ans, notre système de protection sociale mérite au contraire un vaste lifting, une opération « préventive, diagnostique et reconstructrice », pour reprendre les termes de l’article 50 de votre projet de loi.
Mesdames, messieurs, cette reconstruction, nous l’attendons malheureusement encore et toujours, et je crains qu’avec ce PLFSS pour 2015, nous n’en soyons encore un peu plus éloignés.