Intervention de Richard Ferrand

Séance en hémicycle du 21 octobre 2014 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ferrand :

Quoi qu’on en dise, c’est la clarté qui crédibilise l’action publique et pas seulement la prise en compte infinie de spécificités qui justifient surtout le maintien de statuts toujours plus particuliers, ce qui nous interdirait de les revisiter à l’aune de l’intérêt général.

Cela étant, vous avez choisi le pacte, la confiance en réponse à l’impatience, et vous entendez, en cohérence, le renforcer par le présent projet de loi. Ainsi, par l’article 38, vous choisissez, au-delà des jeunes médecins, d’étendre l’avantage maternité-paternité des praticiens territoriaux de médecine générale à l’ensemble des médecins, s’ils s’engagent par contrat. Afin de ne brusquer personne, il est précisé dans l’exposé des motifs que les médecins en secteur 1 bénéficieront de la mesure, mais également ceux qui sont en secteur 2, pourvu qu’ils nous fassent la grâce de modérer leurs dépassements d’honoraires et qu’ils consentent à exercer en zones sous-denses. Bref, vous embellissez la mariée pour qu’elle épouse les territoires nécessiteux !

Votre foi dans votre politique incitative m’amène à vous demander combien la collectivité nationale a investi dans la foultitude de dispositifs incitatifs depuis de nombreuses années, et pour quels résultats, si possible probants, en termes de réduction des inégalités territoriales de santé, alors même que les signaux d’alerte sur la fracture sanitaire ne cessent de s’intensifier. Je ne voudrais pas que nous soyons condamnés à remplir le tonneau des Danaïdes. Vous le savez, dans la mythologie grecque, les Danaïdes sont condamnées aux Enfers à remplir sans fin un tonneau sans fond. Je préférerais comme horizon, dans la réalité française, qui n’est pas mythologique, l’égalité républicaine dans l’accès aux soins pour tous et partout, fût-ce par une régulation assumée, si le seul pacte ne suffisait pas à convaincre. Donnons-nous donc un calendrier précis d’évaluation de nos choix, pour changer de braquet quand la nécessité devra faire loi.

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