Intervention de Laurent Collet-Billon

Réunion du 14 octobre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement :

Monsieur Le Déaut, 150 ingénieurs civils et militaires ont été recrutés cette année, la ressource autorisée étant sensiblement inférieure aux besoins exprimés. Ces embauches correspondaient à des renouvellements ou à des augmentations de compétences dans un certain nombre de domaines pour l'ensemble des établissements de la DGA. En ce qui concerne la cyberdéfense, il est envisagé de recruter quarante personnes supplémentaires par an.

Lorsque vous avez rencontré les personnels, notamment ceux du centre d'études du Bouchet, vous avez pu noter un effort significatif de renouvellement et d'accroissement des compétences. Tout en réduisant les effectifs de la DGA, nous transformons sa structure en recrutant des gens très qualifiés – ingénieurs, titulaires d'un master 2, docteurs. Le niveau des recrutements est extrêmement élevé. Ainsi, en matière de cyberdéfense, après avoir écarté environ la moitié des dossiers, nous n'en retenons que deux sur les dix préalablement sélectionnés : les personnels recrutés peuvent être aussi bien des étudiants que des personnes expérimentées, issues du monde de l'industrie.

Le drone Watchkeeper a été évalué, avec des essais à Istres, dans le cadre du traité de Lancaster House, afin d'étudier les opportunités de coopération avec le Royaume-Uni sur ce thème. Toutefois, considérant l'existence de plusieurs solutions industrielles, et en application des réglementations nationales et européennes concernant les achats publics, le ministre a décidé de lancer une compétition pour le programme de système de drones tactiques (SDT). Thales et Safran devraient être sur les rangs. La procédure est lancée et nous comptons notifier le contrat à la fin de l'année 2015.

S'agissant du drone Reaper, un troisième vecteur du même type que ceux déployés actuellement devrait en principe parvenir en Afrique au tout début de l'année 2015. La même année verrait également la commande d'un deuxième système avec trois véhicules aériens. Nous espérons que l'armée de l'air américaine acceptera de nous céder du matériel d'occasion ou de modifier la programmation de la production en cours. Les discussions prennent bonne tournure, avec un soutien politique extrêmement fort du ministre. Comme les Américains ont eux-mêmes des matériels en Afrique, à Niamey, ils comprennent parfaitement l'utilité d'une collaboration. Nous sommes certains qu'ils feront les efforts nécessaires.

Le ministre souhaite que l'on prenne une initiative s'agissant du drone MALE européen. Je dois rencontrer très prochainement Katrin Suder, secrétaire d'État allemande à la Défense, à l'occasion du salon Euronaval. Trois industriels, Finmeccanica, Dassault Aviation et Airbus group, ont pris l'initiative de lancer un drone MALE européen. Il appartiendra à l'Agence européenne de défense de recueillir les besoins opérationnels.

La francisation des drones aura lieu. Mais, compte tenu de l'emploi opérationnel constaté en Afrique, une dotation supplémentaire est plus urgente. Nous nous interrogeons sur la réalisation d'une charge utile permettant les écoutes électroniques depuis les drones. Nous ne sommes pas certains que les Américains accepteraient de nous livrer leurs propres technologies en la matière.

C'est un MRTT qui sera livré en 2018, pas deux. Le rythme sera de un – le prototype –, plus huit, plus trois.

Monsieur Fromion, je ne peux pas répondre complètement aujourd'hui à votre question.

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