Cette proposition de loi répond à une préoccupation majeure de nos concitoyens, sachant que notre pays se trouve aujourd'hui dans une situation paradoxale avec un nombre de médecins qui n'a jamais été aussi élevé et des inégalités d'accès aux soins qui s'aggravent dans nos territoires.
L'article 2 prévoit un stage d'une durée minimale de douze mois en zone sous-dotée pour les internes de troisième année. Le problème est que les étudiants doivent l'effectuer dans leur région de formation. S'ensuit un problème particulier dans les départements limitrophes de deux régions. En Champagne-Ardenne, le département de la Haute-Marne manque cruellement de professionnels de santé. Il en est de même en Picardie du département de l'Aisne. Or il se trouve que, pour des raisons de commodité, la plupart des étudiants en médecine de l'Aisne font leurs études à Reims et ceux de la Haute-Marne à Dijon, en Bourgogne. Ces étudiants ne pourront pas effectuer leurs stages dans leurs départements d'origine, où on manque pourtant de médecins. Il faudrait résoudre ce problème et permettre une certaine « perméabilité » entre régions.
Au-delà de l'exonération des cotisations retraite, il conviendrait de donner un véritable statut aux médecins retraités volontaires pour continuer à exercer dans des zones sous-dotées.
Ce n'est pas par la contrainte que l'on résoudra le problème des déserts médicaux. Au lieu des dispositions prévues à l'article 5, je pense qu'il faudrait plutôt développer les contrats avec les agences régionales de santé et les régions, incitant les jeunes médecins à s'installer pour une durée de trois à cinq ans, les expérimentations actuelles ayant rencontré un franc succès, comme je le constate en Champagne-Ardenne.