Prenant aujourd'hui la parole pour la première fois dans cette commission, je rends hommage au travail de Philippe Vigier. Notre collègue se saisit à bras-le corps d'un sujet qui intéresse tous nos concitoyens et présente un texte qui devrait nous donner l'occasion de transcender les clivages politiques. C'est cela pour moi, la mission d'un parlementaire. Félicitons-nous de pouvoir examiner, enfin, un texte de santé publique – que nous en approuvions ou non le contenu.
Je ne partage pas les divergences exprimées par plusieurs des amis de mon groupe. On a tout essayé, en vain, pour améliorer la répartition des médecins sur le territoire – incitations, récompenses… Pour que l'accès aux soins soit partout assuré, il n'y a pas d'autre moyen que d'exiger des étudiants en médecine qu'à la fin de leurs études, ils aillent exercer dans certains territoires. On peut discuter des modalités exactes de cette obligation, qu'il s'agisse de sa durée ou des aides possibles. Mais pour le reste, on trouve bien normal d'exiger des polytechniciens ou des élèves inspecteurs des impôts qu'ils servent dix ans l'État à l'issue de leur scolarité. Pourquoi ne demanderait-on pas aux étudiants en médecine, dont la formation a duré dix ans, parfois plus, d'exercer – pas à titre gratuit ! – trois ans dans certains territoires où nos concitoyens aujourd'hui n'ont pas accès aux soins ? C'est là ma position de républicain, au-delà des clivages politiques. J'espère donc que cette proposition de loi ne sera pas enterrée.