Comme l'ensemble des membres du groupe socialiste, je dirai non à cette proposition de loi, mais il s'agit, dirais-je, d'un non de soutien. Avec l'égalité d'accès aux soins sur l'ensemble du territoire, il en va de l'égalité républicaine. Dans notre pays, l'accès aux soins est aujourd'hui entravé par les dépassements d'honoraires, mais aussi parfois par l'impossibilité physique de trouver un médecin près de là où on vit. Certains principes de l'exercice traditionnel de la médecine libérale, formalisés dans les années 1930, peuvent se heurter à d'autres, hérités du Conseil national de la résistance et qui ont conduit à la création de la sécurité sociale, notamment au principe constitutionnel selon lequel la Nation garantit à tous la protection de la santé. Une fiction s'est créée, dont il faut aujourd'hui sortir. Je ne sais si ce sera le grand soir que semble tellement redouter Bernard Accoyer. Nous sommes dans une phase de transition. L'ancien système est mort et le nouveau n'est pas encore tout à fait né. Je souhaite que la grande loi promise par Mme Marisol Touraine permette, dans un cadre incitatif traduisant néanmoins une intervention affirmée de la puissance publique, de régler une situation devenue insupportable pour nos concitoyens.