Intervention de Laurent Kalinowski

Réunion du 24 octobre 2012 à 17h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Kalinowski, député, rapporteur :

Monsieur le président, Monsieur le premier vice-président, chers collègues. Notre Office a été saisi le 9 mars 2012 par Daniel Raoul, président de la commission des affaires économiques du Sénat, d'une étude sur les enjeux et perspectives des applications énergétiques de l'hydrogène. Dans sa saisine, Daniel Raoul a souhaité que les nombreuses questions posées par le développement de la filière hydrogène soient, à cette occasion, examinées avec la plus grande attention.

Le 24 juillet dernier, vous m'avez, avec Jean-Marc Pastor, nommé rapporteur de cette étude et nous vous remercions de cette marque de confiance. A cette occasion, Jean-Yves Le Déaut a noté que l'effort de recherche actuel sur l'utilisation énergétique de l'hydrogène se justifiait notamment par l'importance du stockage et du transport de l'énergie pour l'expansion des énergies renouvelables intermittentes, telles l'éolien ou le solaire.

Son constat rejoint celui de la mission parlementaire sur « la sécurité nucléaire, la place de la filière et son avenir ». Dans les conclusions de leur rapport final, nos collègues Christian Bataille et Bruno Sido relèvent que le déploiement à grande échelle de ces énergies intermittentes suppose de développer au préalable de nouvelles technologies de stockage massif de l'énergie. L'autre solution, utilisée par nos voisins allemands, qui consiste à construire des centrales à flamme pour compenser l'absence de vent ou de soleil n'est pas acceptable. Elle aurait deux conséquences dommageables : accroître notre dépendance aux énergies fossiles et donc augmenter nos émissions de CO2.

Notre étude s'appliquera donc tout spécialement à évaluer, en regard des diverses solutions possibles, l'apport de l'hydrogène pour le stockage de l'énergie. Mais nous ne négligerons pas non plus les autres applications énergétiques de l'hydrogène, dans les transports, dans le secteur résidentiel, ou encore l'électronique.

Dans notre démarche, nous avons estimé que nous devions d'abord faire le point sur les précédents travaux que notre Office a consacrés au même sujet entre 2001 et 2009. Un résumé de ces travaux se trouve dans notre étude de faisabilité. C'est sans doute cette conclusion de Christian Cabal et Claude Gatignol dans un rapport de l'Office publié en 2005 qui résume le mieux les constats de nos prédécesseurs : « L'hydrogène est l'un des vecteurs énergétiques du futur. Son potentiel est très élevé mais ni la technologie, ni son coût économique ne permettent d'envisager une large diffusion dans le moyen terme et même tout simplement à un horizon fiable ».

Dans le cadre de notre étude, nous évaluerons bien évidemment les progrès réalisés depuis la publication de ces rapports sur toute la chaîne qui va de la production de l'hydrogène à son utilisation, en passant par son transport et son stockage. Nous pouvons déjà affirmer qu'ils sont considérables car les applications énergétiques de l'hydrogène ne sont plus cantonnées aux laboratoires.

Toutefois notre objectif consistera non seulement à donner une vision complète et équilibrée des applications de l'hydrogène énergie et des avancées de la filière associée, mais aussi à formuler des recommandations destinées à faciliter et à accélérer le développement de ce vecteur énergétique dans les applications pour lesquelles il s'avère le plus pertinent.

Je vais passer à présent la parole à Jean-Marc Pastor qui va évoquer le contexte dans lequel se place notre étude.

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