Alors que notre pays se trouve confronté à une nouvelle transition énergétique, nous avons vu que l'hydrogène pourrait tout à la fois contribuer à faciliter le développement des énergies renouvelables intermittentes et à réduire notre dépendance aux hydrocarbures.
Comme l'ont identifié les précédents travaux de l'Office parlementaire, le développement de ce vecteur énergétique prometteur, de par ses caractéristiques physico-chimiques, a été jusqu'à présent freiné par des verrous technologiques difficiles à lever, malgré les efforts de recherche et développement déployés dans plusieurs pays.
Au cours de notre étude, nous essaierons de répondre à un certain nombre de questions : les progrès réalisés depuis la publication de ces rapports ont-ils permis de résoudre les difficultés qu'ils avaient identifiées, pour la production, le stockage et le transport de l'hydrogène à des fins énergétiques ? Comment mettre en place l'infrastructure nécessaire à la distribution de ce nouveau combustible ? Quelles applications énergétiques de l'hydrogène ont atteint un niveau de maturité suffisant pour passer au stade de l'industrialisation ? Quelles actions devons-nous engager pour permettre leur développement dans notre pays ? Comment tirer le meilleur parti des opportunités correspondantes pour développer de nouvelles filières industrielles créatrices d'emploi ?
Afin de répondre à ces questions, nous serons conduits à entendre individuellement les représentants de l'ensemble des acteurs publics et privés impliqués dans le développement de cette filière. A ce jour, nous avons identifié une cinquantaine d'organismes, tels que la DGEC, la Commission européenne, l'AIE, l'ADEME, l'INERIS, le CEA, des associations : l'AFHYPAC, Alphéa, l'Union des industries chimiques, Greenpeace, France Nature Environnement, des entreprises petites ou grandes : Air Liquide, Total, EDF, McPhy, De Dietrich, les constructeurs automobiles...
Par ailleurs, nous prévoyons d'organiser de février à mai 2013 trois auditions publiques sur le thème de la motorisation du véhicule de demain, en liaison avec les rapporteurs de l'étude sur le véhicule écologique, le stockage massif d'énergie et les politiques en matière d'utilisation énergétique de l'hydrogène en Europe.
S'agissant des déplacements à l'étranger, sur la base des informations fournies par les services scientifiques des ambassades et qui sont présentées dans notre étude de faisabilité sous forme d'une synthèse de la situation de chaque pays, nous avons décidé de nous rendre en Allemagne et au Japon, c'est-à-dire les deux pays qui ont poursuivi une politique volontariste pour le développement de l'hydrogène énergie, respectivement afin de faire face à la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes et à l'arrêt de la production d'électricité d'origine nucléaire.
Nous nous déplacerons également en région pour rencontrer les acteurs de terrain, chercheurs ou chefs de petites et moyennes entreprises, qui s'investissent sur le développement des usages énergétiques de l'hydrogène, par exemple à Grenoble pour visiter les laboratoires du CEA et rencontrer les représentants de l'entreprise SymbioFCEL qui développe des piles à combustible destinées au marché automobile.
Nous avons la conviction que ces échanges et ces visites nous permettront d'atteindre les objectifs qui nous ont été fixés, d'une part, dans sa saisine, par le président de la commission des affaires économiques du Sénat, et d'autre part, par le Premier vice-président de l'Office, à l'occasion de notre nomination en tant que rapporteurs.
Notre ambition dans le cadre de ce rapport sera à la fois d'informer nos collègues et le public, et de proposer des mesures pratiques et efficaces pour permettre la meilleure utilisation possible de ce vecteur énergétique qu'est l'hydrogène en vue de la transition énergétique à venir et d'un nouveau mix énergétique à préparer. A cet égard, un plan cadre pour l'hydrogène apparaît nécessaire et une législation spécifique utile.