Intervention de Bruno Revellin Falcoz

Réunion du 24 octobre 2012 à 17h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bruno Revellin Falcoz, président de l'Académie des technologies :

L'Académie regroupe 266 académiciens de diverses disciplines afin d'aborder des problèmes non seulement techniques, mais aussi économiques, sociétaux et environnementaux. Elle a pour mission d'être un intermédiaire entre chercheurs, pouvoirs publics et opinion publique, et d'aider au débat public. Au plan européen, elle participe à l'animation du groupe constitué par vingt autres académies nationales. Ses douze champs d'action coordonnées couvrent l'énergie et le changement climatique, l'environnement, la mobilité et les transports, l'urbanisme et l'habitat, les biotechnologies, les TIC, la santé, la démographie, l'éducation, la formation et l'emploi, les technologies de l'innovation, les technologies pour les pays les moins avancés, et les thèmes « société et technologies » et « éthique ».

Interdisciplinaire, elle suscite des expérimentations comme celles conduites actuellement en Champagne Ardennes dans le domaine de la domo-médecine. Elle constitue et propose une expertise collective. Les sujets qu'elle traite sont divers, qu'il s'agisse, par exemple, de l'effet sur la santé des antennes relais, des supports numériques (l'Académie alerte sur leur durée de vie limitée pour la conservation des données – cinq ans), de la nécessité d'une relance des formations en métallurgie, de l'utilisation rationalisée des nouvelles énergies, du gaz de schiste (l'Académie avait anticipé l'importance de cette nouvelle ressource aux Etats-Unis), ou des villes décarbonées (l'Académie attire l'attention sur les possibilités du chauffage par les eaux usées).

L'Académie, capable de réactivité, souhaite la même réactivité des pouvoirs publics, et s'attache à promouvoir d'autres expérimentations sur le terrain, notamment en matière de mobilité. Elle est à l'initiative de la « charte mobilité multimodale intelligente », plateforme de coopération entre plus de vingt opérateurs de transports et télécommunications. Elle a suscité la création d'une Agence française d'information multimodale et de billettique su sein du ministère des Transports.

Bien représentée dans plusieurs grandes institutions, dont le Conseil scientifique de l'OPECST, l'Académie s'efforce d'être présente là où sa compétence peut être sollicitée via l'un de ses membres pour mettre son utilité publique au service de tous.

Son action n'est pas seulement hexagonale. Elle assure le secrétariat des vingt-et-une Académies des technologies européennes (Euro-CASE) et participe au réseau EMAN (European Mediterranean Academies Network) qui rassemble vingt Académies du pourtour méditerranéen ; elle contribue au renforcement de la coopération franco-allemande et le conseiller personnel pour les technologies de la Chancelière participe aux échanges Acadech ; elle se mobilise au service de la coopération franco-chinoise, notamment en travaillant sur les convergences entre médecines française et chinoise, et sur les technologies utilisées dans les villes nouvelles conçues comme éco-cités, comme celle de Mentougou.

Institution jeune, l'Académie fait progressivement la preuve de son utilité publique. Malgré une activité en forte croissante, elle est aujourd'hui confrontée à une baisse prévisible de son budget.

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