Il est vrai qu'en commission élargie nous n'avons pas eu l'occasion d'échanger au-delà des questions budgétaires. J'aurais souhaité venir devant vous plus tôt afin de vous présenter la vision gouvernementale de la politique de développement mais nos contraintes respectives d'agenda n'ont pas permis qu'il en soit ainsi. Mieux vaut donc tard que jamais ! Bien entendu, cette première discussion en appellera d'autres, peut-être plus thématiques et ciblées autour d'enjeux d'actualité comme ceux que vous avez évoqués à l'instant, madame la présidente.
Je me propose de vous présenter les principales priorités de la politique française d'aide au développement à travers plusieurs mots-clé.
Premier d'entre eux : développement.
Il n'aura échappé à personne que le nom du ministère a changé. Ce choix a bien entendu été effectué dès les premiers jours de la formation du Gouvernement par le Premier ministre et le Président de la République, attestant ainsi de leur volonté de disposer d'un ministre chargé à temps plein du développement alors qu'auparavant il avait également en charge la coopération. L'intégralité des relations diplomatiques bilatérales relève donc du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, ainsi que de l'Elysée, et je suis quant à moi intégralement chargé des politiques de développement. Cette distinction me semble conforme à notre nouvelle vision partenariale de l'Afrique, l'un des continents importants de la mondialisation où d'autres acteurs sont ô combien présents, au premier rang desquels les Chinois, les Indiens, les Turcs, les Allemands, les Américains, les Brésiliens, les pays du Golfe. Après une période historique de transition, il importait donc de normaliser nos relations institutionnelles avec l'Afrique.
J'ajoute qu'un futur gouvernement d'une autre couleur politique aurait bien des difficultés à revenir sur une évolution qui me semble acquise en restaurant un ministère de la coopération.
Je précise, enfin, que la cellule Afrique n'existe plus à l'Elysée et qu'elle a été intégrée au sein de la cellule diplomatique.
Deuxième mot-clé : transparence.
Les parlementaires, depuis des années, réclament une plus grande transparence de notre APD tant dans son impact que dans son contenu – ce que nous incluons dans la fameuse norme des 0,7 % du revenu national brut (RNB) consacrée à l'APD établie par le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE.