Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 7 novembre 2012 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Je vous remercie de votre exposé, monsieur le ministre.

Quelle est votre position quant aux dons et aux prêts ? Vous le savez, l'AFD qui, comme vous l'avez dit, est une banque, se contente de faire des prêts aux seuls pays qui peuvent les rembourser et délaisse ainsi les États les plus faibles. En outre, elle prête de l'argent à la Chine et je ne suis pas sûr que celui-ci soit en l'occurrence le mieux placé.

J'ai cru comprendre que le problème de la conditionnalité des prêts ou des aides avait été indirectement évoqué. Je souhaiterais là encore que vous éclaircissiez votre position car nous savons très bien que l'on peut tout mettre dans cette notion et… que l'on y a tout mis.

Comme M. Destot, je considère qu'il faut aller plus loin dans les actions bi- et multilatérales. J'ai déjà eu l'occasion de le dire, dans le bi-, on sait ce que l'on fait ; dans le multi-, on sait ce que l'on paie. Mieux : parfois, nous sommes les meilleurs payeurs et nous ne sommes pas même représentés au sein des conseils d'administration des diverses instances. Il serait temps d'avoir un peu de transparence, d'autant plus que l'on a souvent l'impression de financer des sous-traitants, ce qui n'est pas totalement acceptable.

Si je me réjouis que la politique de développement bénéficie d'un ministère – et non d'un secrétariat d'État - j'ai néanmoins l'impression que l'AFD est en fait un sous-traitant qui prend les décisions. Quelle sera donc votre position à son égard et, en particulier, quant aux actions qu'elle mènera ? Les envisagez-vous sous la forme d'un partenariat, auquel cas la présence de deux partenaires implique de faire des choix qui ne seront d'ailleurs pas nécessairement tous effectués à Paris - par des gens certes compétents, mais cela n'est pas tout à fait suffisant ? En outre, le partenariat ne se réduit pas obligatoirement aux aides liées et peut ne pas être totalement désintéressé, notamment en ce qui concerne notre commerce extérieur.

Je ne suis pas certain que nous ayons une politique très forte, en particulier en termes de visas, en direction des pays émergents ou de ceux qui le seront demain afin de préparer avec eux une véritable coopération économique dès lors que nous laissons former leurs cadres aux États-Unis ou en Grande-Bretagne. Vous avez d'ailleurs cité l'Afrique, que nous avons hélas un peu abandonnée, pour ne pas dire plus, et qui est à mon sens le meilleur exemple de ce point de vue-là.

Enfin, M. Destot a tout à fait raison s'agissant du problème de l'urbanisation : le développement des mégalopoles est extrêmement inquiétant. L'aménagement du territoire, en effet, ce sont aussi les freins à l'urbanisation. Je rappelle que la Turquie ou le Mexique investissent énormément afin d'éviter l'exode rural et de favoriser le maintien des populations en dehors des villes ou dans les villes moyennes.

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