Intervention de Serge Janquin

Réunion du 7 novembre 2012 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

Je rappelle que M. Jospin avait obtenu de M. Chirac la fusion des ministères de la coopération et des affaires étrangères, ce que l'ancien Président de la République avait refusé à Alain Juppé. Cela n'avait d'ailleurs pas été facile car il fallait réunir deux cultures très différentes. Plusieurs dispositifs permettaient toutefois de faire travailler ensemble la coopération décentralisée et les ONG tout en favorisant des évaluations collectives malheureusement tombées ensuite en sommeil. J'avais l'habitude de dire que la formule de M. Jospin était excellente mais incomplète : à l'égard de l'Afrique, ni indifférence, ni ingérence, certes, mais si cela borde les limites, cela ne donne pas assez de contenu. J'ai en revanche le sentiment qu'aujourd'hui vous commencez à donner un contenu substantiel à cette politique, ce que j'apprécie hautement.

Quelques craintes et questions, néanmoins, demeurent.

Si justifiées soient-elles, des révisions de politiques entraînent des retards, notamment dans la consommation des crédits prévus. Je crains que ce ne soit en l'occurrence le cas.

En outre, les dirigeants africains avaient fait montre d'une extrême hostilité à l'égard de cette révision de la politique française qu'avait été la fusion des ministères des affaires étrangères et de la coopération que M. Charles Josselin avait gérée. Nombre d'entre eux me disaient alors que nous abandonnions l'Afrique et que nous privilégiions les relations avec les pays de l'est de l'Europe. Il a fallu expliquer que ce n'était pas du tout le cas et que la « banalisation » de nos relations avec les pays africains attestait de la reconnaissance de leur pleine souveraineté. Ce malentendu a laissé des traces et la qualité de notre dialogue avec ces chefs d'État ne s'est pas améliorée, comme vous vous en apercevrez sans doute. Nous devons donc mettre en place les outils d'un dialogue avec les populations et la société civile de ces pays si nous ne voulons pas nous engluer à nouveau.

Enfin, les indications que vous venez de nous donner constituent-elles la feuille de route de l'ensemble de la législature ? Reportez-vous à un autre mandat les questions de la souveraineté monétaire et de la défense de l'Union africaine ?

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