La démarche « Territoires 2040 » de la DATAR est une démarche qu'il faut saluer, à une époque trop souvent gouvernée par un certain « court-termisme ».
Dans quelle mesure intégrez-vous le phénomène de l'artificialisation des terres à votre travail de prospective ? D'ordinaire, la DATAR et plus généralement les politiques d'aménagement du territoire, dont l'objectif est plutôt centré sur le développement économique, passent ce problème sous silence, alors que la lutte contre ce phénomène devrait être une priorité.
Celle-ci suppose notamment un habitat plus dense, tel l'habitat participatif, notion assez vaste englobant les habitats groupés, autogérés et coopératifs. Ce mode d'habitat est plus développé chez nos voisins allemands et d'Europe du Nord. Envisagez-vous un essor important en France de cette forme d'urbanisme dans les prochaines années ?
La crise économique et budgétaire actuelle nous conduit à une « rationalisation » des dépenses, qui se traduit par un désengagement des services publics, notamment dans les territoires ruraux. Or la présence de services publics est l'une des conditions de l'attractivité d'un territoire. Sans hôpital, sans école, sans collège, sans lycée, sans crèche, sans bureau de poste, les territoires se vident et un cercle vicieux se crée : les habitants quittant ces territoires, il y a encore moins de raisons d'y maintenir des services publics. Comment votre travail prend-il en compte ce désengagement de l'État ?
Les éco-quartiers sont encore trop souvent conçus comme des projets isolés, faisant l'objet d'expérimentations ici ou là. Il serait nécessaire de passer à une phase plus « industrielle », où tout projet d'urbanisme comporterait un développement en éco-quartiers. J'aimerais connaître votre opinion sur ce point.